Rutshuru : plus de 1 200 ménages des déplacés dépouillés d’espoir dans le site de Nyongera

Difficiles conditions de vie dans le site des déplacés de Nyongera, plus ou moins trois kilomètres de Kiwanja sur la route Ishasha, en groupement  de Bukoma, territoire de Rutshuru.  Radio Moto Butembo-Beni a réalisé ce constat en début avril 2020. Installés sur ce site depuis bientôt un mois, ces déplacés  manquent d’eau, de toilettes ou encore de vivres.

Au sud de Nyongera, chaque ménage déplacé construit sa petite case avec des écorces, des bananiers ou des bâches déchiquetés en caoutchouc sur une parcelle de plus ou moins dix mètres carrés, mais l’exécuté des cases faute des matériels de construction tourmente les parents.

« Nos maris manquent des sticks d’arbres pour faire nos constructions. Un homme, père d’une dizaine d’enfants construit une petite case d’une seule pièce. Nous tous dormons ensemble à même le sol. Tout cela nous taraude les esprits. Nous ne savons pas dormir avec nos enfants », témoigne cette femme déplacée.

Des déplacés aux ménages sans toilettes

Au moment de notre visite sur ce site de Nyongera aucun ménage ne dispose de toilettes à part quelques parcelles dont les occupants préparent les trous pouvant servir de toilettes les jours à venir. Il n’y a pas non plus aussi d’eau propre.

« Pour faire nos besoins, nous ne savons où aller. Nous allons le faire en brousse. Nous souffrons beaucoup à cause de la saleté par manque de toilettes. Les enfants ne savent pas non plus se laver. Avec la situation que nous traversons, nous ne savons que faire », nous a dit Cécile Nirere, une autre femme déplacée dans ce site.

Ces déplacés s’approvisionnent en eau dans les rivières Rwasa et Rwabera qui sont à coté de leur case avec le risque d’attraper des maladies diarrhéiques, se plaignent-ils.

Des toilettes pour évacuer quoi ?

A ce problème d’eau s’ajoute celui de manque de nourriture. « Ici, nombreux sont sur le point de mourir de faim. Ils viennent de Bunagana. Mais ici ils ne peuvent attraper ni patate douce ni pomme de terre ni haricot. Nous manquons de l’eau et même de la nourriture. Nous vivons difficilement. Il y en a qui dorment ventre creux et s’évanouissent de la faim. On manque même des  vêtements. Nous ne savons où aller nous les déplacés », explique Wimana, une autre femme déplacée.

Ces déplacés appellent le gouvernement congolais et les humanitaires à leur venir en aide. Notez que ce camp de Nyongera abrite plus de 1 200 ménages des déplacés. Certains ont fui les hostilités intercommunautaires de 2016-2017 en chefferie de Bwito et au Sud du territoire de Lubero. A leur arrivée à Kiwanja, ils se sont installés dans la parcelle de la paroisse catholique de Buturande, où ils ont été obligés de quitter en début de cette année avec le début de la construction du prestataire sur cette parcelle.

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