Butembo-Meurtre de  Docteur Mouzoko : près de 25 prévenus attendus au procès après le Coronavirus  

Le procès sur le meurtre de l’épidémiologiste camerounais aura lieu juste après ce rythme de vie inhabituel imposé par le Coronavirus. C’est une précision que le Premier Président de la Cour Militaire Opérationnelle du Nord-Kivu a révélée à Radio Moto Butembo-Beni. C’était au cours d’une interview exclusive accordée au téléphone de RMBB ce samedi 18 avril 2020, la veille du premier anniversaire de la mort par balle du médecin Mouzoko Kiboung Richard-Valéry.

Ce dernier était venu appuyer l’équipe de riposte contre Ebola. Le Juge Président de la Cour Militaire Opérationnelle confie que lui et ses collaborateurs travaillent déjà sur ce dossier. Le colonel Zingi Tulanda Ngondendi avoue que la date du début de ce procès n’est pas encore fixée même si les prévisions voulaient que les audiences commencent ce mois d’avril 2020.

« La date jusque là non. Parce que c’est un dossier sensible. Nous avons déjà travaillé autour de l’appui à apporter. Nous avons déjà travaillé suffisamment sur l’appui à apporter là-dessus. N’eût-été l’affaire CORONAVIRUS, à l’heure qu’il est, on aurait déjà su la date. Dernièrement, la CAP, une structure de la MONUSCO qui nous appuie à tenir des audiences, a voulu en savoir quelque chose au sujet de la progression dans ce dossier, j’ai répondu qu’il n’y avait pas moyen à cause des dispositions prises par les autorités à cause de CORONAVIRUS, même par rapport à la justice civile. Bref, les audiences, on a sursis pour de grands procès comme ça… »…

Grand procès parce que le Premier Président de la Cour Militaire Opérationnelle du Nord-Kivu s’attend à un grand nombre de personnes qui viendront y prendre part. Le colonel Zingi Tulanda Ngondendi dit à RMBB que le procès Mouzoko Kiboung aura lieu à Butembo où le meurtre s’était passé. En effet, la Cour pourra se déplacer pour trancher sur un certain nombre d’affaires à Beni et à Butembo.

« Le procès se tiendra dans deux sites. Il y a aussi d’autres dossiers. En tout cas, il y a beaucoup de chances que ce dossier de Butembo se tienne à Butembo, sauf imprévu. On était presqu’au terme. C’était au mois d’avril que cela devait avoir lieu. C’est parmi les priorités de la Cour Militaire Opérationnelle. Les audiences sont publiques. On choisira des endroits où la population aura accès en plus grand nombre. Ce sera dès que l’espace sera dégagé. Par là, j’entends que la vie redevienne normale surtout au sujet du CORONAVIRUS parce qu’avec Ebola, il y avait lieu qu’on prenne certaines solutions. Que Dieu nous aide pour que CORONAVIRUS ne puisse pas nous confiner davantage. L’idéal serait celui là pour que tout le monde puisse le vivre si possible comme ce fut le cas pour le dossier KIDUBAY », a-t-il rassuré.

Le dossier KIDUBAY avait été tranché par la composition présidée par, à l’époque, le capitaine Zingi Tulanda, Président du Tribunal  Militaire, garnison de Beni-Butembo. Aujourd’hui gradé Colonel, le haut Officier militaire préside la Cour Militaire opérationnelle du Nord-Kivu.

Des médecins mêlés aux miliciens dans une affaire de meurtre

Cette instance judiciaire va faire comparaître, dans les prochains jours, près de 25 prévenus accusés de meurtre du docteur Mouzoko. Des miliciens, des civils ordinaires et des médecins vont répondre aux questions de la Cour dans cette affaire que contient le dossier RMP 1476/KNG/2019 à charge d’un certain Paluku Kanzekele Jean alias Pablo Boiteux. Accusé du meurtre du médecin camerounais et d’attaques des Centres de Traitement Ebola à Butembo, le ministère public, c’est-à-dire l’auditorat militaire supérieur près la Cour Militaire Opérationnelle du Nord-Kivu, retient aussi contre eux l’infraction de terrorisme et association de malfaiteurs.

Pour rappel, des bandits avaient fait irruption aux cliniques universitaires de l’UCG à l’horizon le vendredi 19 avril 2019. Sur place, ils avaient tiré sur Docteur MUZOKO KIBOUNG, Epidémiologiste camerounais. Cet agent de l’Organisation Mondiale de la Santé, OMS, avait rendu l’âme quelques instants après. Une jeep avait été aussi brulée. Docteur Richard MUZOKO KIBOUNG a été tué alors qu’il participait à une réunion d’évaluation des activités journalières de la riposte contre Ebola. Les malfrats avaient aussi volé des biens comme téléphones et argents.

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