RDC-Covid-19 : des enfants en âge scolaire transformés en “petits-commerçants” à Butembo
L’encadrement des enfants devient de plus en plus préoccupant en ville de Butembo pendant la période de suspension des activités scolaires. Certains parents profitent de ce temps pour envoyer leurs enfants aux champs, d’autres encore au marché. Maître Maguy Panza contacté par Radio Moto Butembo-Beni ce vendredi 15 mai, invite les parents à la prise de conscience afin de lutter contre l’exploitation économique des enfants.
Pour les encadreurs, l’occupation des enfants par des activités champêtres et commerciales permet d’éviter la délinquance infantile et la contamination. « Il faut que les enfants aillent au champ, à la source, fassent la vaisselle, lessivent les habits; même torchonner la maison ou piler du sombé », a mentionné ce parent.
Certains enfants rencontrés au marché central de Butembo affirment être envoyés par leurs parents ou tuteurs. Ces vulnérables ajoutent qu’ils viennent à 9 heures pour retourner chez eux à 18heures. « C’est vrai nous n’avons pas de champs nous, mais j’arrive ici au marché aux environs de 9 heures et je rentre vers 18 heures », a confié cet enfant rencontré au centre ville en pleine vente des sachets. Une femme à côté de cet enfant se dédouane « il leur arrive de voler. Il peut même te distraire et prendre tes 100 fcs alors qu’il ne t’a même pas fait le sachet en question ».
La loi est claire…
La loi interdit tout travail à l’encontre des enfants d’une durée de plus de 4 heures. Le contrevenant fait l’objet d’une sanction exemplaire conformément à la loi portant protection de l’enfant. Maître Maguy Panza, chargée du programme de vulgarisation au sein de l’organisation Femmes juristes pour les Droits de la femme et de l’enfant, FJDF, invite ainsi les parents à la prise de conscience afin de lutter contre l’exploitation économique des enfants.
« Si vous lisez même dans la loi qui protège l’enfant à l’article 58, vous allez voir que l’exploitation est interdite. Et ce qui est interdit est une sanction. Donc, tous ces gens qui exploitent les enfants doivent savoir que c’est une faute. Si aujourd’hui on peut avoir le temps de les poursuivre, il y a des instances qui sont là pour leur donner des sanctions qui sont prévues », a-t-il prévenu.
Des étudiants de l’Université de l’Assomption au Congo (UAC), à stage académique