Nord-Kivu : 10 mois impayés, les députés vivent des recettes provinciales
Les 10 mois impayés des députés provinciaux font débat au Nord-Kivu. L’honorable Kakule Bertrand, élu du territoire de Beni contacté par RMBB ce samedi 6 juin 2020, mentionne que depuis « dix mois, Kinshasa n’envoie rien ».
Selon l’honorable Kakule Bertrand, c’est la non rétrocession des provinces par le gouvernement central qui est à la base du non-paiement des députés provinciaux. Contacté au téléphone ce samedi 6 juin 2020 par la Radio Moto Butembo-Beni, le président de la commission économie et finances à l’assemblée provinciale du Nord-Kivu a confirmé cette situation désastreuse. Aussi, Kakule Ngwali Bertrand a noté que la province est incapable en elle seule de répondre à tous les problèmes des députés provinciaux.
« Exactement, ça fait dix mois que les députés provinciaux n’ont pas d’émoluments parce que, vous devez le savoir, l’assemblée provinciale n’a pas de recettes, mais elle vit de dotation. Cette dotation devait venir à 75 pourcents de Kinshasa et à 25 pourcents de la province. Ça fait dix mois, Kinshasa n’envoie rien. Ce qu’on a de la province, ça devait être de l’ordre de 25 pourcents, mais selon les assignations faites à la BGRK, on n’arrive pas à réaliser ce qu’on devait réaliser », a-t-il dit à Radio Moto Butembo-Beni.
A la question de savoir comment les députés provinciaux assurent leur transport, communication et logement, l’honorable Kakule Ngwali Bertrand répond que le gouvernement provincial aide les membres de la l’assemblée provinciale à certains besoins primaires liés à leur vie quotidienne.
« Pour répondre à nos besoins primaires, nous nous contentons de la dotation provinciale, c’est-à-dire que les 12,5 pourcents dont je suis en train de parler. Lorsque la province a perçu ces 12,5 pourcents du budget, elle les fait donner une dotation à l’assemblée provinciale parce que c’est aussi une institution provinciale qui doit fonctionner. Et c’est de cet argent que nous avons nos besoins courants, que nous avons nos besoins primaires, notamment le manger, la communication. Mais il y a à dire que le budget investissement souffre énormément. Parce que, vous le savez que toute institution a droit au fonctionnement d’abord. Pendant que l’institution est en train de fonctionner, c’est alors que nous pouvons imaginer des mécanismes pour recouvrer l’argent à partir de Kinshasa », a-t-il ajouté.
En tout, l’honorable Kakule Ngwali Bertrand ne perd pas espoir de voir cette dette publique être payée par le gouvernement congolais. Pendant ce temps, les hommes politiques et les intéressés des affaires de l’Etat en parlent en longueur des journées.