Butembo : « Difficile d’établir le certificat médical pour des infractions d’empoissonnement faute de moyens techniques » (Docteur Mapendo Ndaliko)

L’empoisonnement est bel et bien reconnu par la médecine moderne comme agent causal de la mort de certaines personnes. Toutefois, l’insuffisance de moyens techniques ne permet pas d’établir le certificat médical devant être brandi en justice pour une affaire judiciaire de l’infraction d’empoisonnement. Il s’agit des propos tenus par docteur Mapendo Ndaliko Augustin,  médecin traitant au centre hospitalier Sainte Famille dit CARITAS Mukuna et enseignant à l’Université Catholique du Graben.

« On n’a pas assez d’équipements pour faire l’autopsie et constater… L’autopsie peut être faite si on a des moyens… Ça arrive dans plusieurs cas. Des familles qui pensent que les leurs ont été empoisonnés, ils viennent à l’hôpital, ils disent que bon voilà, ça doit avoir été ca… », lance le Docteur Mapendo Ndaliko.

En cas d’instance de la famille et de la justice, les médecins se débrouillent avec les moyens de bord, explique docteur Mapendo Ndaliko Augustin qui lance « C’est juste examiner le corps. Ça dépend du temps. Si le corps a déjà fait longtemps, le fait de faire longtemps déjà ça peut changer l’aspect anatomique. Mais si c’est direct, on peut avoir quelques éléments qui peuvent vous faire des indications ».

Le spécialiste qui s’est confié à Radio Moto Butembo-Beni conseille à tous d’alerter le personnel médical en cas des morts en série affectant des personnes proches pour que des investigations soient faites et ainsi découvrir la vraie cause du décès.

La justice face au défi de la preuve médicale

Lundi 24 août 2020, le Procureur de la République a informé que dans la plupart des cas, les Officiers du Ministère Public se butent à la difficulté d’avoir la preuve dans l’infraction d’empoisonnement. En cas de présomption de l’empoisonnement comme cause de la mort d’un proche, Valéry Mwali Lumande recommande aux membres de famille d’une personne décédée du poison de réclamer un certificat médical attestant que la personne est morte du poison, document destiné  à être remis aux autorités judiciaires.

A Butembo, des plaintes ont déjà été déposées au parquet. Preuves réunies ou aveux actés, certaines personnes ont été condamnées à mort et croupissent dans la prison de Kakwangura conformément à l’article 49 du Code pénal congolais, Livre 2.

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