Nord-Kivu : l’effectif de malades mentaux gonflé par les massacres de Beni et les crises sanitaires (clinicien Trophime Muhindo)
Les massacres de Beni et les crises sanitaires d’Ebola et Coronavirus ont fait galoper le nombre des malades mentaux dans le Grand Nord-Kivu. C’est l’affirmation du psychologue clinicien Trophime Muhindo Mbayahi affecté au centre de santé Muyisa. Il l’a dit ce samedi 10 octobre 2020 à l’occasion de la journée de la santé mentale.
Ce spécialiste en santé mentale constate qu’avant 2014, année du début des massacres en grande échelle, les succursales du centre de santé Muyisa recevaient en moyenne une dizaine de malades mentaux à Kirumba, Butembo-Mutsanga et Beni-Butsili. Mais, depuis ce moment des massacres, une trentaine de cas de troubles mentaux sont enregistrés par cette structure sanitaire.
« Ça c’est déjà trop. Parce que par mois, une trentaine de malades. Estimez maintenant ; par an, on aura combien de malades ? Nous avons aussi tant de malades dans la cité, mais qui ne veulent pas se présenter au sein d’un centre psychiatrique », se désole-t-il avant d’ajouter « quand on a la détresse, les insomnies, le manque d’appétit et autres, orientez-vous dans une structure sanitaire. Là c’est vouloir prévenir la gravité de la maladie ».
Depuis 1984, le centre de santé Muyisa du neuro-psychiatre Maneno Munga Salvain a déjà soigné au moins 15 000 malades mentaux.