FCC-CACH : une Coalition ou une Cohabitation ?
La question de savoir si le « FCC-CACH » est pratiquement une Coalition ou une Cohabitation politique qui crée une confusion dans la gestion de la res publica en République Démocratique du Congo a été posée à l’Abbé Professeur Muhindo Malonga Télesphore. Cet enseignant en droit constitutionnel était invité du programme-débat « Talk hebdo » sur la Moto TV samedi 24 octobre 2020. Pour lui, le « FCC-CACH » n’est pas en réalité une Coalition.
L’émission en question a planché sur l’analyse de la récente adresse du Chef de l’Etat à la Nation. En réponse à la question des journalistes, l’Abbé Professeur Malonga a lancé que, en réalité, le « FCC-CACH » n’est pas une Coalition, mais une Cohabitation politique.
Ensuite, l’enseignant d’université a politiquement expliqué qu’une Coalition a lieu lorsque différents partis politiques se mettent ensemble pour mettre en œuvre une politique commune en faisant des concessions de part et d’autre.
« Vous avez un programme et moi le mien. On se rend compte que l’on est proche et on se met ensemble pour faire un programme commun à appliquer », étaye le Professeur en Droit Constitutionnel en déclarant que le FCC et le CACH n’aurait pas le même programme.
Quant à la Cohabitation politique, elle a lieu quand le Gouvernement et le Chef de l’Etat ne proviennent pas d’une même majorité et ne sont pas non plus dans la même coalition. « Dans le cas de la RDC actuelle, le Chef de l’Etat est dans l’opposition. Ce que les gens ne comprennent pas : être au pouvoir alors que l’on est dans l’opposition », montre le professeur en Droit Constitutionnel. A lui de poursuivre que être dans l’opposition, c’est appartenir au camp minoritaire au parlement.
« Si le Président Antoine Félix Tshisekedi Tshilombo est dans un parti minorisé, il est dans l’opposition alors que son premier ministre est dans la partie majoritaire, car il a été investi par elle. C’est vulgaire que nous puissions considérer l’opposition par rapport au président alors qu’on prend l’opposition par rapport à la majorité au parlement », explique l’Abbé Professeur Muhindo Malonga Télesphore.
Pour rappel, le Chef de l’Etat a, dans son discours de vendredi dernier, parlé d’une Coalition au pouvoir, dont l’accord a connu de nombreux problèmes. Il avait averti qu’aucun groupe politique ne pourrait prendre de la suprématie sur des questions de la nation. Le Chef de l’Etat avait finalement annoncé les consultations nationales qui commencent cette semaine, après lesquelles il compte prendre des mesures visant de pallier toute forme de crise en RDC. L’intervention du Président était consécutive à la prestation de serment de trois juges de la Cour Constitutionnelle. Des cérémonies y relatives avaient été boycottées par les présidents du Sénat et de l’Assemblée Nationale ainsi que par le Chef du Gouvernement.
Patrick Kalungwana