Paradoxe du Parifoot à Butembo : des jeunes se font ruiner mais ne renoncent pas au pari…
La ville de Butembo vit, depuis un certain moment, des activités ludiques et hasardement lucratives. Mais la plupart de fois, elles deviennent ruineuses. Ils sont nombreux à travers la ville de Butembo dans la province du Nord-Kivu, ces jeunes qui reconnaissent avoir beaucoup perdu de leur argent et biens, mais qui ne présentent aucune envie de renoncer à ce jeu qui s’enracine à Butembo.
Il s’agit ici des activités de pari des scores de différentes compétitions sportives jouées en direct ou en virtuel. Vendredi 15 janvier 2021, Radio Moto Butembo-Beni est allé s’imprégner de la réalité vécue sur le terrain, mais surtout savoir qui en sont les intéressés et quel impact ce jeu leur produit.
« Nombreux qui fréquentent les shops de Parico, Chance sports betting, Parifoot, sont des adultes de différents âges. Les enfants de moins de 18 ans sont impérativement épargnés de jouer au pari », ont déclaré certains détenteurs de ces shops de loisirs commerciaux.
Nos sources affirment que les enfants peuvent y arriver, mais seulement pour assister aux matches.
A la recherche de l’argent, ils perdent le peu qu’ils ont
Les parieurs qui ont accepté de nous parler sont des clients adultes et habituels de ces shops. Certains d’eux ont déclaré qu’ils sont motivés d’aller parier par le seul vœu de gagner de l’argent.
“C’est pour parier. Je vais gagner quelque chose. Je prends le pari comme un boulot“, lance ce jeune.
La plupart des clients des shops de pari ont dévoilé que le résultat de leur démarche est souvent l’échec. Un de nos interlocuteurs s’est même rappelé qu’il a déjà perdu au moins 1 000 dollars américains, argent qu’il déboursait cupidement de son capital de commerce. De quoi, ces jeunes trouvent opportun de décourager d’autres personnes à briguer les paris sportifs, puisque, selon eux, se risquer dans cette aventure débouche généralement sur la perte que le gain.
“On nous avait amené la pauvreté ici. Si on ferme les portes des paris là, ca va arranger mes jeunes. Je suis petit commerçant. J’avais commencé avec 2 000 dollars, mais quand j’essaie de refaire mes calculs, je suis autour de 450…”, se désole ce jeune qui venait encore de passer un autre pari.
Radio Moto Butembo-Beni a rencontré plusieurs autres jeunes dans ces shops de pari sportif, ludique et présumé lucratif. Nous y avons abordé des jeunes sans emplois. Certains d’eux, des anciens taximen, déclarent qu’ils avaient vendu leurs motos à la recherche de l’argent pour parier et gagner plus, mais en vain. Aujourd’hui, ils regrettent de n’avoir rien à faire à cause de se lancer dans un aventure. Mais quand même, ils continuent de parier…
Patrick Kalungwana & Aline Kataliko