Insécurité à l’Est de la RDC : Que dire de l’impact des visites répétitives ?

Les membres de la délégation des Evêques de la CENCO et l’ACEAC séjournent à Butembo-Beni depuis vendredi  15 janvier 2021. Une mission à inscrire dans le cadre de compassion aux populations victimes de l’insécurité depuis plus de 6 ans. Répondant à la question de la presse au sujet des visites répétitives à Butembo-Beni pour la recherche de la sécurité, le secrétaire général de cette organisation fait remarquer que chaque action qu’on pose contribue à la recherche de la paix.

Au cours d’un point de presse tenu en ville de Beni le lundi 18 janvier, monsieur l’abbé Jean-Pierre Badidike fait remarquer que c’est atroce, tout ce que les membres de la CENCO et de l’ACEAC ont vécu  dans les villages visités. Dans son intervention, il a mentionné que la solution à l’insécurité de Beni n’est pas à chercher sur toutes les cordes militaires, politiques, militaires et diplomatiques. « Et cela, à tous les niveaux national et international », indique-t-il.

A la question de savoir s’il faut combien de visites pour que la paix revienne à Beni, l’abbé Jean-Pierre Badidike fait savoir que chaque action qu’on pose contribue à la recherche de la paix à Beni. Il appelle la population de Beni à la patience pour autant que personne ne connait les vrais instigateurs des massacres de la population.

« Nous sommes souvent dans la culture de l’immédiateté, de faire ce qui vient directement, et nous voyons directement les effets. Et ça c’est vraiment normal. Alors nous pensons que les solutions doivent venir immédiatement… Mais dans un conflit un peu complexe comme dans notre région, ça peut prendre plusieurs années. Donc, me demander de vous déterminer les échéances dans le temps, ce serait un discours inutilement politique, le conflit étant difficile. S’il perdure, c’est parce qu’il est multifacial et que l’on n’a pas encore déterminé les vrais acteurs qui tirent les ficelles dans l’ombre», a-t-il expliqué.

Notons que la délégation des membres de la CENCO est arrivée à Beni depuis le vendredi 15 janvier 2021. Elle est arrivée à Butembo le soir de lundi 18 janvier après être arrivée à Beni, Oïcha, Mayimoya et Mbau. Tout ceci pour palper du doigt la souffrance que les populations de Beni-Lubero endurent depuis plus de 7 ans suite aux massacres répétitifs des civils innocents.

A Butembo ce mardi 19 janvier, une autre messe a eu lieu en l’église paroissiale de Kitatumba. Elle a été présidée par les Evêques membres de l’ACEAC et de la CENCO accompagnés par 63 prêtres. La présidence de cette messe a été l’œuvre de Monseigneur François Maroy, Archevêque de Bukavu. Dans son homélie, il a invité les miliciens qui se réclament d’être des forces d’auto-défense communautaire à ne pas troubler la quiétude de la population.

L’unité pour la paix

Au cours de la cette messe, l’Evêque de Butembo-Beni a invité les habitants de son diocèse à l’unité. En s’appuyant sur la figure des fourmis qui ont toujours réussi grâce à l’unité, Monseigneur Sikuli Paluku Melchisédech a présenté l’unité comme facteur qui pourra contribuer à la restauration de la paix. Il a poursuivi par avancer une maxime yira qui demande à ce que les habitants d’une contrée se concertent et s’unissent pour dénicher l’ennemi et contrer ses stratégies.

Les Evêques reçus par les autorités urbaines de Butembo

Après la messe, les délégués de l’ACEAC et de la CENCO sont allés échanger avec les autorités urbaines à la mairie. Après concertation, les Evêques ont eu droit à un exposé du musée national de Butembo sur les outils de travail fabriqués. Il s’agit de la machette, de la houe, de la hache et d’une arme fabriqués en bois.

Les Evêques les ont vernis en blanc. « C’était pour inviter tout un chacun à se rappeler que ces outils doivent être utilisés seulement pour la paix et pour produire les vivres et non dans l’objectif de tuer l’être humain », a contextualisé Monseigneur Marcel Madila, Archevêque métropolitain de Kananga et Président de l’Association des Conférences Episcopales de l’Afrique Centrale.

Cette activité de vernissage a été saluée par le concepteur Sauveur Mulwana qui salue l’implication des Evêques dans la recherche de la paix.

Kakule Kilumbiro et Patient Akilimali

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