Nord-Kivu : le REDHO qualifie de crimes de génocide les massacres de Beni
Le Réseau pour les Droits de l’Homme, REDHO/ASBL, a publié son rapport de monitoring sur les violations des droits humains dans le Grand-Nord-Kivu dans les villes de Beni et Butembo et territoires de Beni et Lubero pour l’année 2020. Un document publié vendredi 22 janvier 2021. Le REDHO dénonce les crimes de génocide perpetrés contre la population à l’Est de la RDC.
Dans ce rapport, le REDHO indique que l’année 2020 a été caractérisée par plusieurs cas de violations des droits de l’homme dont les massacres des civils, kidnappings, arrestations arbitraires, violations sexuelles, agressions aux journalistes, incursions nocturnes et les recrutements des jeunes et enfants dans les groupes armés.
Dans une interview accordée à RMBB vendredi 22 janvier 2021, Maître Muhindo Wasivinywa, Coordonnateur du REDHO, qualifie les massacres de Beni de crimes de génocide d’autant plus que la plupart des victimes sont des civils de la communauté Nande.
« On a conclu que c’est aussi un génocide. Puisque le monitoring mené nous a montrés qu’il y a une communauté qui est visée. Pour plus de 1 000 personnes tuées au cours de l’année 2020, on a constaté qu’au moins plus de 90 % sont d’une même communauté », explique-t-il.
A lui d’ajouter que ceux qui pillent des champs du cacao des civiles seraient de mèche avec les tueurs dans la région de Beni.
« Quelques acheteurs que nous avons eu à contacter ont relevé que parmi les produits qu’ils achètent, il y a une grande quantité qui vient de la zone où on égorge les gens. Maintenant la grande question qu’ils se posent est de savoir comment les vendeurs récoltent le cacao dans une zone où tous les cultivateurs ont déjà pris fuite », argumente-t-il.
Le REDHO a documenté aussi la situation des policiers dont certains sont non payés et d’autres sans grades pendant plusieurs années alors qu’ils travaillent pour l’Etat Congolais.
Evariste Kasereka