Butembo-Ebola : Des agents de la riposte en grève pour réclamer le réajustement du barème salarial

Les agents prestataires de la première ligne d’intervention au Centre de Traitement d’Ebola (CTE) de Katwa, en ville de Butembo sont en grève depuis ce samedi 13 mars 2021. Ils arrêtent de rendre le service pour protester contre « le barème salarial insignifiant fixé par le ministère national de la santé publique en RDC ».

Les grévistes estiment que ce barème, estimé à 1,3 dollar américain par jour, est improportionnel aux conditions de travail réalisé dans un environnement à risque de la mort. Leurs lamentations figurent dans un mémorandum qu’ils ont adressé, depuis jeudi 11 mars 2021, au ministre national de tutelle. Le document porte pour objet : « indignation contre la lettre du ministre de la santé sur le barème salariale, 12ième épidémie de Ebola ». Les manifestants indiquent qu’il avait été décidé sur base de fausses informations.

« Cette lettre fixatrice d’un barème nous la qualifions d’insultante suite à la non prise en compte de certains éléments de l’éthique professionnelle. Notamment, la reconnaissance des locaux aux agents intervenant dans un contexte de risque élevé d’exposition. Le barème communiqué ne correspond ni au SMIG, il ne prend pas en compte nos capacités en source intellectuelle et technique contre les épidémies », ont déclaré les grévistes dans ladite lettre.   

Les prestataires de la première ligne d’intervention au CTE-Katwa demandent au ministère interpelé de réajuster le barème salarial conformément aux grilles salariales des organisations partenaires. Notamment, en tenant compte de l’intervention en situation de risque élevé d’exposition et en garantissant une prise en charge efficace. Ces hygiénistes, infirmiers et médecins informent qu’ils avaient été recrutés comme experts Ebola et non comme agents ou fonctionnaires des hôpitaux.

Ils sollicitent l’intervention du Chef de l’Etat de la RDC et de tous les partenaires de santé afin qu’ils trouvent gain de cause.

Il sied de noter que leur mémo a été lu devant le ministre provincial de la santé publique au Nord-Kivu. Nzanzu Salita a réagi en saluant le travail abattu avant de déclarer qu’il souffre aussi de ces conditions de travail. La solution ne devant pas venir de lui, il a promis de contribuer à la sensibilisation en vue de la réponse au besoin exprimé. Il les a, enfin, supplié de travailler pour sauver des vies, en attendant. Cette supplication a payé la constitution d’une grille d’agents pour le service minimum. La réponse favorable au désidérata évoqué évitera un arrêt sec des services, ont averti les grévistes.

Patrick Kalungwana

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