Nord-Kivu : Des habitants aplanissent leurs parcelles sur la lave chaude à Nyiragongo

Plusieurs habitants du territoire de Nyiragongo (Nord-Kivu) ont lancé les travaux sur le site dernièrement inondé par la lave. Il s’agit des citoyens dont les maisons ont été brûlées par la lave lors de l’éruption volcanique de mai 2021. Pendant ce temps, l’OVG ne précise pas le temps qu’il faudra pour le refroidissement de la lave, dont l’épaisseur varie entre 3 et 8 mètres.

A Nyiragongo, certains habitants ont commencé à baliser les limites de leurs parcelles, et d’autres passent des longueurs de journées au-dessus de la lave, à la recherche des graviers dits Makokoto, qu’ils revendent pour avoir disent-ils, de quoi survivre et nourrir leurs familles. Tous ces agissements arrivent, en dépit du message lancé par les autorités, interdisant les citoyens de fréquenter cette zone qui reste toujours dangereuse.

« Je suis à la recherche du « Makokoto ». C’est juste pour chercher de quoi manger pour mes enfants. Je sais que je cours le risque d’asphyxie, mais je n’ai pas le choix. Je suis d’ailleurs en pleine convalescence, j’ai été frappée par la malaria », raconte Madame Furaha, 35 ans et mère de 4 enfants.

Et dans les tout prochains jours, elle envisage lancer les travaux de balisage de sa parcelle comme tout le monde, comme elle sait repérer là qu’était située son habitation, avant que la lave ne la ronge.

« Ma maison a aussi été brûlée. Je suis allée voir ma parcelle, je m’apprête à partir l’inspecter et du coup lancer les travaux de son balisage, dès la semaine prochaine », poursuit-t-elle.

Cette dame motive cette décision par le fait qu’elle ne veut pas courir le risque de perdre sa parcelle, après s’être éloignée de celle-ci. Elle ajoute que plusieurs d’entre ses proches ont déjà clôturé leurs aires.

Attention, danger !

Pour le directeur général de l’observatoire volcanologique de Goma (OVG), malgré toute la nécessité qu’il peut y avoir de baliser sa parcelle pour ne pas la perdre; ou ramasser des graviers pour sa survie et celle de sa famille, les victimes d’incendies des maisons, devraient mesurer le danger et jouer par conséquent à la prudence.

« C’est vraiment imprudent que la population commence à fréquenter ces endroits, jusqu’à clôturer leurs parcelles ou même creuser et ramasser des moellons là-bas. Ladite région reste trop dangereuse pour l’instant, il est donc encore très tôt de les fréquenter », conseille-t-il.

Le directeur de l’OVG ne précise pas le temps qu’il faudra pour le refroidissement de la lave, dont l’épaisseur varie entre 3 et 8 mètres. Toutefois, fait-il savoir, les équipes de l’observatoire prélèvent régulièrement les températures et le degré d’évolution du gaz.

« Venu le moment opportun, les experts pourront ordonner aux citoyens de commencer à fréquenter cette zone jusqu’à présent interdite d’accès », enrichit-il.

Samedi 22 mai 2021, la montagne volcanique du Nyiragongo vomissait sa lave en la déversant sur une importante partie de Buhene, cette localité du territoire de Nyiragongo, entraînant à son passage, destruction des maisons, champs, et bétails, sans faire allusion à des dizaines de personnes mortes.

John Tsongo

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