Nord-Kivu : Ping-pong entre le Gouverneur militaire et les députés provinciaux

Un ping-pong règne entre l’autorité provinciale militaire du Nord-Kivu et les députés provinciaux. Les violons ne s’accordent toujours pas entre les animateurs de ces deux institutions qui se rejettent les responsabilités quant à l’échec de l’Etat de siège. La sortie médiatique du conseiller spécial du gouverneur militaire en charge de la communication a délié les langues, lundi 16 août 2021.

Selon le porte-parole du gouverneur militaire du Nord-Kivu, l’instabilité qu’il y a aujourd’hui dans la province est liée aux intérêts égoïstes des députés provinciaux. Général des Brigades Sylvain Ekenge se plaint du fait qu’il y a des moyens colossaux qui sont remis chaque mois aux députés au détriment du peuple.

« Chacun d’eux ne reçoit pas moins de 2.000 dollars. Depuis que le gouverneur est là, chaque fin du mois ils reçoivent des frais directement virés dans leur compte », lance-t-il.

En réaction, le député provincial Jean-Paul Paluku Ngahangondi condamne des propos irresponsables visant à humilier les élus du peuple.

« Quand ils sont en train de chanter dans les médias qu’ils paient régulièrement les députés, ils paient quels députés finalement ? C’est comme pour prendre les députés provinciaux à des petits enfants », s’insurge-t-il.

Honorable Ngwali Bertrand, lui estime que les autorités de l’Etat de siège devraient dissocier les moyens du gouvernement provincial et le financement de l’Etat de siège. Ce membre de la commission économie et finance de l’assemblée provinciale constate qu’aucun projet de développement n’a jusque-là été réalisé.

« Je voudrais tout simplement appeler le porte-parole du Gouverneur d’être plus responsable par rapport à ce qu’il est en train de verser dans la population parce que nous nous allons nous attendre au tournant dès que les travaux de l’Assemblée Provinciale reprennent », prévient-il.

Pour l’association africaine de défense des droits de l’Homme (ASADHO) Nord-Kivu, ce ping-pong n’avantage à rien la population de cette province qui attend la restauration de l’autorité de l’Etat le plus vite possible. Kizito Bin Hangi, son chargé de communication appelle ceux qui sont lésés à  saisir la justice.

« Comme le gouverneur a des éléments, les députés de leur côté ont des éléments, on veut que le porte-parole ne puisse pas se limiter seulement à la sortie médiatique », conseille-t-il.

Cette sortie médiatique intervient au moment où les voix ne font que s’élever dans la région pour réclamer la fin de l’Etat de siège pour son inefficacité présumée.

Siku Provinces

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