Beni : des voleurs de cacao se transforment en tueurs dans le Ruwenzori

Le phénomène “Sangabalende” (Vol de cacao, Ndlr) prend de plus en plus une allure inquiétante dans le secteur Ruwenzori en territoire de Beni (Nord-Kivu). Des jeunes de ce mouvement incivique s’apprennent, depuis le début de l’année 2022, aux agriculteurs et sont accusés de plusieurs cas de tueries et Kidnappings dans les groupements Malambo et Bolema.

À l’origine, un groupe de jeunes voleurs de cacaos, le “sangabalende” constitue, ces derniers temps, une grave menace sécuritaire. Une fois identifiés par un agriculteur, des jeunes de ce mouvement le décapitent par armes blanches. Dans des champs, ils volent tout ce qui est produit agricole.

Selon la société civile de Bulongo faisant allusion à de nombreux cas vécus dans la zone, le dernier remonte au jeudi 27 janvier dernier. Deux agriculteurs s’étaient rendus dans leur champ à Mayelé. La tête de l’un a été découverte sans d’autres parties du corps humain le lendemain, alors qu’une autre victime reste introuvable.

“Lorsqu’on veut joindre la victime au téléphone, c’est un inconnu qui décroche et demande de l’argent pour sa liberté”, s’inquiète Esimo Tembo Lewis de la société civile de Bulongo.

L’interlocuteur de la RADIOMOTO.NET n’écarte pas l’hypothèse que les auteurs soient des jeunes “sangabalende”. À ce sujet, Godefroid Siku, secrétaire administratif du secteur Ruwenzori, reconnaît la souffrance des agriculteurs et appelle à l’implication des services de sécurité.

“Même si on peut éradiquer le phénomène ADF, cet autre phénomène constitue un défi au sein de la population. Il y a des cas enregistrés du côté de Kyavikere, Loulo, Mayelé (Dans le territoire de Beni, Ndlr). Nous demandons aux services de sécurité de pouvoir s’y impliquer”, a-t-il plaidé.

L’autorité administrative décourage les jeunes dans cette pratique. D’ailleurs, certains jeunes appréhendés après avoir décapité par machette un agriculteur à Mayelé au sud de Bulongo sont aux arrêts tandis que  d’autres courent encore dans la nature.

Richard Makulumbe

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