Butembo : la position militaire installée près de l’hôpital de l’Unité à la base d’une terreur des malades à Mihake

Vue de l'entrée de l'hôpital de l'Unité en cellule Mihake dans la ville de Butembo. A cooté de cet hopital, se trouve une position militaire qui connait souvent des attaques des miliciens. La dernière en date a eu lieu, le jeudi 1er septembre 2022. © Evariste Mwenge

Les attaques à répétition contre la position militaire installée en cellule Mihake, au quartier Kamesi Mbonzo, dans la commune Bulengera en ville de Butembo perturbent les activités socioéconomiques et sanitaires dans cette région. Le cas l’hôpital de l’Unité (H.U) où les activités sont devenues amorphes. C’est le témoignage que donne à RADIOMOTO.NET l’administrateur gestionnaire de cette structure.

Mumbere Vatsikirire Kinava Georges indique que pendant les deux dernières semaines, depuis l’arrivée des militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) dans la concession voisine de cette structure sanitaire, les malades ne poursuivent plus régulièrement les soins. Certains d’entre eux sont traumatisés par des coups de feu, d’autres courent le risque de voir leur maladie s’aggraver.

Même la présence quotidienne des soldats loyalistes dans la concession de l’hôpital de l’Unité influe négativement sur la psychologie du personnel soignant, les garde-malades et les malades eux-mêmes, se désole Mumbere Vatsikirire Kinava Georges.

Ça fait presque deux semaines que l’on a installé une position militaire au sein des enceintes de l’hôpital de l’Unité. Effectivement, ils occupent la parcelle voisine, mais au moins toute la journée ces militaires sont aux alentours de notre parcelle, et dans la concession même, parce que nous avons une concession des arbres où ils viennent séjourner. Les malades craignent les affrontements qui se font du jour le jour les nuits, ça emmène à ce que certains malades présentent des hypertensions. Ils ne savent plus évolués convenablement. Leur santé s’aggrave de plus en plus, et mêmes les femmes enceintes sont touchées. Cette situation peut même toucher les fœtus à tel point que ça peut provoquer des avortements », s’inquiète-t-il.  

Trois voisins du camp militaire qui ont requis l’anonymat au cours d’une interview exclusive à RADIOMOTO.NET, expliquent que la présence militaire la journée tout comme la nuit fait peur à tout passant qui n’a pas de carte d’identité. Celui qui en manque est conduit directement au camp militaire, dénoncent nos sources.

« Souvent, ces militaires restent dans leur camp. Mais la nuit, ils exigent de cartes d’électeur aux passants. Celui qui n’en a pas est conduit jusque dans leur position. La nuit nous avons tellement peur. Que les autorités nous aident à les déloger d’ici », suggère un desdits voisins.  

Pour rappel, des coups de feu ont été entendus à 4 heures du matin de jeudi 1er septembre 2022 dans la partie nord de la ville de Butembo. L’armée loyaliste dont les éléments sont basés à Mihake, a riposté à une attaque de présumés miliciens Maï-Maï. Deux miliciens ont été capturés et un autre blessé, d’après le maire de ville.

Evariste Mwenge

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