Beni : des médecins ont marché pour décrier l’insécurité dans l’Est

Des médecins de Beni manifestant contre l'insécurité dans l'Est de la République démocratique du Congo. Ph. Milan Kayenga

Les médecins de la ville de Beni et territoire sont descendus dans la rue, ce lundi 24 octobre 2022, pour dénoncer la persistance de l’insécurité après la mort de leur consœur, docteur Marie-Sylvie Kavuke. Leur marche pacifique a chuté à l’hôtel de ville où un mémorandum a été lu et remis au maire.

Parmi les recommandations, les médecins demandent au gouvernement de leur doter des armes individuelles pour leur protection pendant la garde-nuit dans les zones insécurisées.

Ils ont été des dizaines de médecins de structures sanitaires privées et publiques dans cette marche partie du rond-point du 30 juin jusqu’à la mairie de Beni. Les manifestants étaient porteurs des calicots contenant des photos de la regretté sœur docteur Marie-Sylvie, et d’autres effigies portant des messages exigeant le retour de la paix et la protection des médecins devenus selon eux « de plus en plus cibles des porteurs d’armes. »

Dans leur mémo, les médecins se sont montrés révoltés face aux barbaries dont ils sont victimes depuis plus d’une décennie suite à la guerre imposée par les groupes armés.

« (…) L’enlèvement du docteur Mukongoma depuis juillet 2010, après exercice de ses fonctions à l’hôpital d’Oïcha. Jusqu’à ces jours, il reste introuvable. Le pillage et incendie de plusieurs structures médicales ; une série de kidnappings de médecins ; le dernier cas en date est l’assassinat macabre de docteur Kavuke Sylvie, alors qu’elle était partie à l’hôpital pour soulager les malades », a fustigé le Docteur Godefroid Kombi Mbeho du SYNAMED qui a lu le mémorandum.

Les médecins ont formulé plus de cinq recommandations au gouvernement pour leur sécurité et celle des structures sanitaires.

« La sécurisation de toutes les structures de santé sans aucune condition ; autoriser le port d’armes au personnel soignant pour la protection individuelle dans les zones rouges pendant les heures de garde ; une réhabilitation en toute urgence de toutes les structures incendiées ; mettre à la disposition de toutes les structures de santé, un numéro vert à joindre en cas d’attaque (…) », recommandent-ils.

Le maire de Beni, le Commissaire supérieur principal Muteba Kashale Narcisse, a pris acte de ce mémo et a promis de le transférer à sa hiérarchie.

Après cette marche pacifique, les médecins ont clôturé par leur première journée de deuil parmi les trois, par un bain de consolation dans un restaurant de la place en mémoire de la Sœur docteur Marie-Sylvie Kavuke inhumé samedi à Bunyuka.

Milan Kayenga

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