Beni : à Karuruma, les leaders sociaux dénoncent une insécurité sans précédent
Au cours des interventions de différents leaders sociaux œuvrant dans la chefferie des Bashu, tous ont noté que le climat sécuritaire qui ne leur permet plus de réaliser leurs activités dans la quiétude. Ils ont dénoncé les intimidations dont ils sont victimes de la part des bandits inconnus.
C’est par exemple le délégué des chauffeurs des véhicules qui relient Butembo à Kasindi via Karuruma. Celui-ci a déploré les morts et les kidnappings de leurs collègues, l’incendie des véhicules et la perte de plusieurs capitaux.
Augustin Keuka a démontré que son association a, depuis un certain moment, interrompu le trafic entre Butembo-Kasindi pour éviter les cas malheureux comme ceux que les chauffeurs ont vécu sur cette route. C’est pourquoi le délégué des chauffeurs a demandé aux habitants de s’impliquer dans la sécurité afin de permettre la reprise des activités.
« Vous êtes témoins de l’incendie de nos véhicules. Nous faisons face à beaucoup de difficultés sur la route. Des bandits nous prennent en otage. L’armée nous aide à évacuer les lieux où nos véhicules sont incendiés, mais il se pose un autre problème au sein de la communauté. Lorsqu’on nous prend en otage, il faut débourser au moins 5 mille dollars pour obtenir une libération. Sans quoi, on est soumis à un traitement cruel. Ce qui nous pousse à ne plus passer sur cette route », a-t-il fait observer.
Au même moment, le directeur du CEMDL, organe attributaire de la route Kyondo-Karuruma-Kambo, a présenté à l’assemblée les difficultés qu’il éprouve dans l’entretien de la route.
Crispin Kakule a mentionné qu’à part les mauvaises surprises des ADF, le kidnapping des chauffeurs et leurs clients sur la route ne permettent plus aux cantonniers de bien réaliser leur travail par crainte de tomber dans les mailles des kidnappeurs.
Le directeur du CEMDL a, quant à lui, demandé aux jeunes d’écouter la voix de la raison et de fuir les groupes des bandits auteurs de différents cas de kidnapping.
« Nous pensons que les ADF peuvent être même parmi nous ici. Le seul travail qu’il nous reste en tant que population, c’est de dénoncer les suspects. Si vous nous rassurez de la dénonciation des suspects, nous vous promettons de mettre nos machines sur la route pour l’entretenir. Car sans la paix, rien ne peut avancer. Nos cantonniers commençaient à rencontrer des fusils dans des champs. Ils ont eu peur. Mais l’armée nous a rassuré qu’elle escortera les cantonniers jusque vers le parc. Notre travail reste l’entretien de la route », a-t-il déclaré.
Certaines carcasses des voitures brulées par les coupeurs de route et autres bandits armés restent visibles sur le tronçon routier Kirindera-Karuruma-Kambo.
Kakule Kilumbiro