Conflit autour de la concession de l’ITAV : Mgr Sikuli rappelle ‘‘le sens du bien commun’’
L’évêque du diocèse de Butembo-Beni rappelle le sens du bien commun qui doit animer tous les membres de la communauté. Dans un entretien avec la presse, le dimanche 24 Mars 2024, l’Ordinaire du lieu est revenu sur le conflit qui oppose l’Eglise locale à certains chefs terriens autour de la concession de l’Institut technique agricole et vétérinaire en ville de Butembo.
Dans cet entretien, Monseigneur Sikuli Paluku Melchisédech a rappelé que le diocèse n’a aucun autre intérêt de cette concession si ce n’est celui des jeunes étudiants dans cette école.
Le pasteur de l’église de Butembo-Beni regrette le fait que même ceux qui sont sensés défendre le bien commun, se taisent ou s’allient à ceux qui ne visent que leur intérêt personnel.
« On sait ce qui va arriver. C’est pour chercher à le morceler, à le revendre pour avoir de l’argent. Mais est-ce qu’on pense à l’avenir des enfants qui vont naître en ville de Butembo ? Si le diocèse se bat pour la conservation de cette concession, ce n’est pas que nous y avons un intérêt ; que nous y gagnons de l’argent. C’est pour le bien commun », a démontré l’Ordinaire de lieu.
Le père évêque dénonce la cupidité qui anime certains décideurs. Monseigneur Sikuli croit que c’est à ce moment que l’Etat doit s’imposer, au nom du bien commun qui requiert la protection de tous.
« C’est là que l’Etat peut s’imposer pour le bien commun ; pour dire non (…). Ça serait juste : l’intérêt commun. Il est prioritaire. Mais si vous avez des cupides de part et d’autre, je crois qu’il y a de choses qu’il faut équilibrer », a plaidé l’évêque de Butembo-Beni.
Depuis un temps, un groupe d’hommes se faisant passer pour des chefs terriens, réclament une portion de la concession de l’ITAV. Alors que le gouverneur de province avait tranché en faveur de l’école, les plaignants auraient recouru au ministère des affaires foncières. Ce qui expliquerait les menaces de déguerpissement qui pèsent sur certains habitants de cette concession.
Stanley Muhindo