RDC-Rwanda : Le pacte social pour la paix et le vivre-ensemble, seule solution à la crise socio-sécuritaire, selon l’Abbé Rukwata

L'Abbé Rukwata restituant les grandes lignes de l'acte d'engagement des groupes armés issu du processus de Nairobi III. Ph. Kakule Kilumbiro
“Les activités et comportements des acteurs politiques de la République démocratique du Congo prouvent en suffisance que le pacte social pour la paix et le vivre-ensemble reste la meilleure solution dans la résolution de la crise sécuritaire et sociopolitique au pays. C’est le point de vue du directeur de la Commission diocésaine Justice et Paix (CDJP), exprimé au micro de RADIOMOTO.NET, le mardi 10 juin 2025.
L’abbé Aurélien Kambale Rukwata revient par exemple sur la sortie médiatique de Joseph Kabila qui appuie et reconnait que seul le dialogue inclusif et sans tabou entre les citoyens congolais permettra une paix durable au pays. Dans sa lecture des faits, cette idée n’est pas allée loin du discours de Martin Fayulu adressé à la nation où il soutient haut et fort la démarche de la CENCO-ECC. D’ailleurs, l’abbé Rukwata qualifie la rencontre entre Martin Fayulu et Félix Tshisekedi d’un comportement des hommes d’État, capables d’oublier leurs divergences pour la sauvegarde de la nation.
“Les deux ne se parlaient pas, mais là, ils se rencontrent, et là où les hommes se rencontrent pour dialoguer, en vue d’une réconciliation, en vue de mettre ensemble leurs efforts pour contribuer à résoudre un problème, le cas échéant, l’absence de paix dans notre pays, cela ne peut qu’être encouragé par l’Église et cela rejoint l’objectif, la perspective même de ce pacte. Ce pacte n’a pas d’apriori. Ce pacte a au moins un objectif, c’est de contribuer à la paix durable, mais de quelle façon ? Cela va se définir au fur et à mesure que les acteurs vont être sollicités, vont être mis ensemble, que chacun va donner sa contribution, sans arrière-pensée, non pas de façon partisane, mais en ayant que la République comme cible de ce que nous faisons, et je pense que la démarche entre le chef de l’État et M. Martin Fayulu est une bonne chose à encourager dans ce sens-là. Il faudrait que les autres aussi se rallient à cette démarche-là pour que personne ne soit laissé de côté”, a-t-il insisté.
Revenant sur le dernier message des Evêques congolais, l’abbé Aurélien Kambale Rukwata pense que le chef de l’État a saisi le message l’invitant d’adhérer à l’idée du pacte social pour la paix. Le directeur de la CDJP rappelle ici aux politiciens et à tous ceux qui n’ont pas encore compris la démarche des Evêques que cette initiative n’est pas partisane moins encore politicienne. Elle vise la refondation d’une République forte, assise sur les bonnes bases consensuelles et capable de se défendre dans le concert des nations.
“Mais nous savons que tous ont quand même un objectif, c’est de servir la République. Et là, si vous vous rappelez la recommandation que les pères évêques ont faite dans leur dernier message du mois de mai au chef de l’État, ils lui ont demandé ceci : de faire confiance à vos pères spirituels en facilitant la mise en œuvre de cette initiative. L’histoire retiendra que c’est sous votre impulsion que les Congolais sont parvenus à un consensus sur une meilleure gouvernance du pays. C’est une façon de l’inviter et de lui demander de pouvoir faciliter ça. J’espère qu’il a compris le message. Mais je tiens à souligner que la démarche de l’initiative des évêques pour le pacte social, pour la paix et le vivre ensemble. C’est une démarche citoyenne républicaine. Ce n’est pas une démarche partisane ou politicienne. Alors c’est là aussi où on demandera aux politiciens de quitter leur carcan pour rejoindre la République et ainsi trouver l’intérêt de la nation supérieure à l’intérêt des partis politiques”, a-t-il rappelé.
Le vœu du directeur de la commission diocésaine Justice et Paix est de voir ce dialogue inclusif se tenir vite et en RDC afin de permettre aux congolais de développer durablement leur pays.
Kakule Kilumbiro