Beni-RESET : des managers de radios communautaires et les leaders sociopolitiques et administratifs s’engagent pour une communication axée sur la paix et la stabilisation

Des managers des radios communautaires, des leaders sociopolitiques et des cadres administratifs de Beni ont été outillés et sensibilisés sur la communication favorable à la stabilisation. Cette séance d’échange et de réflexion sur les défis de la paix a été organisée, le jeudi 8 mai 2025, à l’initiative du Collectif des radios et télévisions communautaires du Nord-Kivu (CORACON) dans le cadre de la mise en œuvre du projet Stabilisation réactive par la transition (RESET).
Les bourgmestres de quatre communes de la ville de Beni, les responsables des radios communautaires, des acteurs politiques et de la société civile, des membres des associations des jeunes et certaines organisations féminines étaient réunis sur une même table pour cette séance de réflexion sur les défis de la paix, échange déroulé dans la salle de l’hôtel la Référence Plus.
Parmi les intervenants, le Chef de travaux Moustaphat Mulonda, enseignant du domaine des Sciences de l’information et de la communication (SIC). Dans son exposé, il a démontré à plus de 40 participants, la nécessité d’adopter une communication favorable à la paix et la stabilisation dans cette zone en quête de la paix.
“La communication favorable à la paix, c’est celle sensible aux conflits. C’est cette communication-là qui se différencie de la communication traditionnelle qui rendrait beaucoup plus dans les détails des dégâts commis par les protagonistes. La communication moderne pour la paix, c’est plutôt celle qui cherche à trouver les points d’intérêt commun et voir comment est-ce qu’il faut chercher les causes qui amplifient le conflit dans l’objectif de retrouver les mécanismes de résolution afin de créer un monde de paix”, a-t-il conscientisé.
Maitre Omar Kavota, chef d’antenne territoriale du programme de Désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation à Beni, a renchéri également que la bonne communication des leaders sociopolitiques et les acteurs de médias compte beaucoup pour la Stabilisation et la recherche d’une paix durable dans la région.
“C’est au travers la communication que nous pouvons amener l’ensemble de nos cibles à adhérer pour la paix. Ça vaut la peine que nous puissions communiquer à faveur de la pacification, pour la stabilisation ; une communication non violente pour la sécurité à long terme”.
Christian Balewa Mahamba, un militant de la LUCHA section de Beni, était parmi les participants. Il a salué l’organisation de cet échange qui, selon lui, permettra de résoudre des problèmes réels liés à la mauvaise communication dans la communauté.
“À notre niveau, nous pensons que beaucoup de problèmes dans la communauté, c’est l’effet de l’ignorance. Après cette sensibilisation, nous pensons que nous devons revoir notre façon de communiquer. Qu’il s’agisse de la communication sur les médias et hors médias, nous devons maintenant communiquer pour construire la paix et la stabilisation”, indique Christian Balewa.
Au cours des échanges, les participants ont identifié quelques conflits liés à la mauvaise communication et ont proposé des activités de communication visant à renforcer un climat de paix dans l’espace de Beni.

Par le biais de son coordonnateur Jacques Vagheni, le CORACON a encouragé les participants à devenir de véritables acteurs de paix et de toujours privilégier la voie du dialogue pour résoudre pacifiquement les conflits. Les actions de communication qu’ils ont décidé de mener par la suite témoignent d’un engagement pour la question de paix et de non-violence dans les situations de contradictions et de défis sociaux.
Dans la foulée, plusieurs intervenants ont indiqué le fait de recourir aux fausses informations comme l’une des principales causes de la violence au sein de la communauté tout en recommandant que chacun à son niveau doit pouvoir vérifier toute information avant de la partager via les réseaux sociaux.
Le projet RESET vise à promouvoir la résilience communautaire, la bonne gouvernance, la résolution pacifique des conflits et à renforcer l’économie des populations du Nord-Kivu et de l’Ituri, dans l’Est de la République démocratique du Congo. Financé par l’agence UKAID du gouvernement britannique, ce projet couvre les quatre communes de la ville de Beni et huit chefferies du territoire d’Irumu.
Milan Kayenga