Goma : les parents et élèves inquiets de l’annonce de la grève par les enseignants

Les enseignants des provinces éducationnelles du Tanganyika, Maniema, Nord et Sud-Kivu ont décidé de boycotter la rentrée scolaire 2021-2022. Dans une assemblée tenue jeudi 23 septembre 2021 à Bukavu, ces enseignants se sont avérés unanimes quant à la non reprise des cours ce lundi 4 Octobre 2021. Une inquiétude pour les parents et élèves qui ne savent plus à quel saint se vouer.

Dans une entrevue nous accordée ce vendredi premier Octobre 2021, Patient Rafiki, président provincial de syndicat des écoles conventionnées protestantes au Nord-Kivu, et ayant pris part à ces assises nous précise que la décision des enseignants est de boycotter la rentrée scolaire fixée au 04 octobre.

Ça fait deux ans de souffrance depuis qu’on a décrété la gratuité. Les enseignants ont constaté qu’il y  a un sac de promesses quant à l’amélioration de leurs conditions de vie“, a expliqué Patient Rafiki.

Et de poursuivre “Nous attendons la paie du deuxième et troisième pallier qu’on attendait, la paie de tous les enseignants NU et NP, le déploiement de la mutuelle de santé qui ne sert que certains enseignants des grandes villes (Ndlr, Kinshasa, Lubumbashi, Equateur) pendant que tous nous contribuons ; mais également la suppression des zones salariales“.

Cette position des enseignants n’a pas laissé indifférents certains enseignants comme les élèves de la ville Goma. Prince, cet élève de l’Institut Matendo et Raphaël, élève à l’Institut Mikeno disent partager l’inquiétude des enseignants. “Si on dit qu’il n’y a pas cours lundi, je dois rester. Mais la grève aura des grandes répercussions vis-à-vis de notre éducation“, craint le deuxième.

Ce parent, Pèlerin, lui ne comprend pas comment certains gouvernants privilégient leurs intérêts au détriment de la vie des professionnels de la craie. “Au lieu de traiter des questions sérieuses, les gouvernants traitent des balivernes”, se désole-t-il.

Très déçu, David veut que les autorités et les enseignants acceptent que la prise en charge des enseignants soit remise entre les mains des parents.

Depuis 2018, le gouvernement Congolais a décidé de rendre gratuite l’éducation de base en RDC, mais la réalité sur terrain fâche et fait honte. Non seulement plusieurs écoles publiques ne sont pas reconnues par l’Etat alors qu’elles se veulent publiques, mais aussi le nombre des nouvelles unités sans espoir d’être payés est  au-delà de 81.700 personnes.

Dans l’une des réunions entre le ministère du budget et les délégués syndicaux à Kinshasa les semaines passées, le ministre du budget aurait dit aux enseignants que leur prise en charge totale était suicidaire pour le budget de la République. De quoi enflammer la colère des enseignants.

John Tsongo

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