Beni : l’évacuation des produits vivriers vers les milieux urbains à la base de la malnutrition en zone de santé de Kyondo

La zone de santé de Kyondo continue d’enregistrer des cas de malnutrition. Au cours de l’an 2022, 118 cas de malnutrition sévère ont été rapportés à l’Hôpital Général de référence de Kyondo. Des nutritionnistes de la place demandent à la population de Kyondo d’améliorer son alimentation pour se construire une bonne santé. 

La Zone de Santé de Kyondo se situe en territoire de Beni en province du Nord-Kivu dans l’Est de la RDC. Elle compte 22 aires de santé. La population de la place vit de l’agriculture. Elle cultive notamment la pomme de terre, la patate douce, le manioc, le riz, l’arachide, des fruits, des légumes, et autres. Ces paysans ont des champs dans leurs villages et entretiennent d’autres dans le Graben. Nombreux produisent pour vendre. Après la récolte, ils évacuent leurs produits vers les milieux urbains, Butembo et Beni.

Nzilamba Mukwahaviri, chef du service de l’agriculture au bureau de la commune rurale de Kyondo, reconnait cette situation. Cet ingénieur Agronome indique que ceci est dû à la pauvreté qui caractérise les paysans de cette Zone de santé.

Ils vendent leurs récoltes pour gagner de l’argent. Une situation qui laisse la population de la zone de santé de Kyondo sans stock alimentaire. En dehors de cela, le sol perd peu à peu sa fertilité et la production baisse de plus en plus.

A côté de l’infertilité du sol, l’insécurité  empêche les paysans d’accéder à leurs champs dans le Graben, pourtant c’est là qu’ils produisaient en abondance. La petite production qui provient des milieux encore sécurisés est aussi vendue à Butembo et à Beni. Ce qui rend encore pauvre la population.

 

Contactés, des nutritionnistes de la Zone de Santé de Kyondo disent que cette situation est à la base d’une malnutrition dans le milieu. Les ménages de la Zone de santé de Kyondo consomment des miettes de leur production et vendent la bonne qualité pour les milieux urbains.

De par les données de monsieur Mulembo nutritionniste de l’hôpital générale de référence de Kyondo, les statistiques des mal-nourris sévères avec complication font état de 118 cas dans cette structure sanitaire en 2022. Selon lui, la catégorie la plus touché parmi les Victimes ce sont celle des enfants.

Dans la seule aire de santé Kyondo, 34 personnes souffrant de malnutrition modérée avaient été diagnostiquées de janvier à septembre 2022. Monsieur KAVINDULWA Djimy, nutritionniste, dit que « Les habitants de la Zone de santé de Kyondo sont obsédés par le commerce et n’ont pas conscience du danger qu’ils courent ».

Certaines femmes paysannes de la Zone de Santé de Kyondo rencontrées au marché de Rughenda et au centre-ville à Butembo se désolent de cette pratique malgré certaines raisons qu’elles avancent. Pour elles, il n’y a pas assez de circulation d’argent dans leurs villages de provenance même en commune rurale de Kyondo.

Madame Masika Anges de ITUNDULIRO dans l’aire de santé KATIRI est une vendeuse des choux. Elle vient chaque mardi et vendredi au marché de Rughenda en ville de Butembo. Elle indique qu’avant de prendre l’option de se déplacer pour vendre, elle pouvait passer toute une semaine avec un sac des choux au marché de Kyondo encore à un bas prix moins cher.

A Butembo par contre elle peut vendre la même quantité en moins d’une demi-journée à un prix abordable. Elle a été appuyée par les autres vendeurs venus de Kyondo mardi 17 janvier 2023.

Pourtant, les ménages accueillent parfois les relais communautaires pour des séances de sensibilisation en vue de lutter contre la malnutrition. Ceci est une confirmation de madame KAHAMBU NZAKITWA relais communautaire en commune rurale de Kyondo.

Selon elle, la plus part des séances tournent autour de l’alimentation à quatre Etoiles qui consiste aux protéines d’origine animale (lait, poisson…), protéine d’origine végétale (arachide, soya…), aliments de base (mais, blé, pomme de terre…), légumes et fruits.

Elle pense que les habitants de cette Zone de Santé privilégient l’argent au détriment de leur santé. Elle appelle les habitants de la Zone de Santé de Kyondo à savoir que sans la bonne santé on ne peut rien.

Madame KAHAMBU NZAKITWA invite sa communauté à diviser la production champêtre pour consommer une part et vendre une autre. Ainsi, poursuit-elle, cette communauté pourra lutter contre la malnutrition.

Esther Vwiravwahali

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