Butembo : ‘‘Même avec l’avènement du numérique, rien ne remplace l’écriture manuscrite’’, (Enseignant Mumbere Rodrigue)
« Même avec l’avènement du numérique, on ne peut pas se passer du stylo pour ne plus écrire à la main, car rien ne remplace l’écriture manuscrite ». Ces propos ont été tenus par Mumbere Rodrigue, enseignant de français au collège Kambali. RADIOMOTO.NET l’a abordé à l’occasion de la journée mondiale de l’écriture manuscrite célébrée, le 23 janvier de chaque année.
Au cours d’une interview exclusive, Mumbere Rogrigue souligne que l’écriture manuscrite a une importance très noble dans la vie intellectuelle d’une personne. Pour lui, on peut même parvenir à évaluer la capacité intellectuelle d’une personne en se référant à sa façon d’écrire.
A lui de poursuivre que bon nombre de gens se sont beaucoup penchés sur le numérique, en abandonnant l’écriture manuscrite. Chose qui affaiblit et les apprenants, et leurs maîtres, en écriture.
« Aujourd’hui, nous avons un sérieux problème en rapport avec l’évolution technologique. Lorsqu’on est habitué à l’écriture électronique, on risque d’avoir une écriture manuscrite caricaturée. En plus, cela est en train de pousser un bon nombre d’élèves ou étudiants de commettre une infinité de fautes d’orthographe. Vous pouvez demander à quelqu’un de rédiger un petit rapport mais vous allez trouver que c’est plutôt un recueil de fautes », a-t-il fait savoir.
Cet enseignant de français souligne que les générations futures risqueront d’être victimes de ce relâchement de l’écriture manuscrite si les gens ne prennent pas conscience.
Dans cette perspective, Mumbere Rodrigue invite la population à valoriser et à se donner encore plus à l’écriture manuscrite. Il appelle aussi les enseignants à motiver davantage leurs apprenants.
« J’invite les enseignants à tous les niveaux de motiver les étudiants ou apprenants à l’écriture manuscrite. Vous pouvez voir aujourd’hui à l’Université, des gens qui ont du mal à rédiger de petites phrases. Le fait de distribuer des syllabus aux étudiants ne suffit pas », a-t-il insisté.
La journée mondiale de l’écriture manuscrite célébrée annuellement le 23 janvier représente un moment significatif pour réfléchir sur l’impotence de cette forme d’expression, souvent éclipsée par le numérique.
Cette journée, loin d’être une simple commémoration, est un vibrant plaidoyer pour la préservation d’un art, qui, malgré l’évolution technologique, conserve une valeur inestimable.
Rosette Kamukehere