Est de la RDC : ‘‘Conquérir les localités ne signifie pas neutraliser les MTM (ADF), (Nicaise Kibel’Bel)  

« Aucune accalmie dans la région en proie aux terroristes de l’ADF ne peut signifier la neutralisation de ceux-ci ». C’est la lecture faite par Nicaise Kibel’Bel Oka, journaliste d’investigation et écrivain, spécialiste de questions de Défense et sécurité puis du terrorisme dans la région d’Afrique centrale. Il parlait des attaques virulentes des ADF, actuellement dans la région de Beni-Irumu-Mambasa, dans l’Est de la République démocratique du Congo.

Dans un entretien avec RADIOMMOTO.NET ce mardi 20 février 2024, l’éditeur du journal Les Coulisses a signifié que les terroristes MTM ou ADF agissent dans un réseau qui s’étend au-delà des frontières de la RDC et même de toute la région.

Même quand ils sont délogés d’un endroit, ils continuent le recrutement et reçoivent de l’appui financier de partout, indique Nicaise Kibel’Bel.

« Conquérir les localités ne signifie pas neutraliser les MTM (ADF : ndlr). Parce que chaque jour qui passe, ils recrutent. Ils recrutent non seulement dans le milieu. Ils recrutent en Tanzanie, en Ouganda, au Kenya, au Burundi. Il a créé ses réseaux. Parce qu’il est actuellement dans la province de l’Afrique centrale de l’Etat Islamique. Il reçoit des soutiens de toute part. Donc, il faut nécessairement neutraliser les réseaux dormants et actifs », a-t-il insisté.  

Pour lui, neutraliser l’ADF, c’est démanteler ce réseau et sensibiliser toutes les couches à dénoncer ou à ne pas servir ce réseau parce que le faire, sera participer à l’avènement du Jihad en RDC.

Nicaise Kibel’Bel pense que tout le monde devra comprendre que servir l’ADF est dangereux pour soi et pour toute la République. Il conseille aussi l’armée à s’adapter au mode opératoire des ADF.

« Naturellement il faut un mariage entre la population et l’armée c.à.d. le renseignement est très vitale. Mais pour l’armée, il faut réadapter les troupes à ce mode opératoire ; des petites unités clandestines aussi comme eux agissent dans la clandestinité, la mobilité : il faut répondre à la menace pour neutraliser mais il faut aussi sensibiliser parce que quand nous analysons le fait, nous nous rendons compte que chaque jour qui passe il ya des gens qu’on recrute », a-t-il fait savoir.

Contrairement à d’autres analystes, ce dernier n’a pas lié cette virulence des attaques ADF/MTM à la guerre qui sévit à Masisi et Rutshuru.

Il sied de rappeler que depuis le dernier trimestre de 2023, les ADF ont multiplié des attaques sanglantes dans plusieurs villages des territoires de Beni, au Nord-Kivu, ainsi que Mambasa et Irumu en Ituri.

Stanley Muhindo

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