Butembo : Le « MAMBARI » loin d’être un simple jeu

Les jeux du hasard deviennent  de plus en plus une préoccupation réelle pour certains jeunes de Butembo. Malgré l’interdiction déjà faite par les autorités urbaines, ces jeux ne cessent d’attirer nombreux  jeunes. Le cas emblématique est celui du jeu « MAMBARI ». Des parents sont inquiets de voir leurs fils s’exposer au risque de devenir voleur d’argent.

Ce jeu se déroule  sur un tableau portant des petites cases chiffrées, déterminant le montant à gagner. Autour de ce jeu, se retrouvent des enfants encore écoliers, des jeunes adultes et même des femmes qui y passent leurs journées à tenter leur chance.

Pour certains, leur présence à cet endroit est en dehors de leurs heures de travail. D’autres par contre se disent à la quête de quoi vivre par manque d’un emploi adéquat. Jadot KINANDE habitant à Munzambaye et le nommé KAKULE,  coiffeur de son état, deux des pratiquants de ce jeu rencontrés sur l’avenue KIGHOMBWE nous parlent de leur expérience dans la pratique de ce jeu du hasard.

« C’est un jeu de beaucoup d’importance pour moi. Si j’ai besoin de la nourriture, ce jeu m’aide dans ce sens », a reconnu ce pratiquant à coté de qui l’autre ajoute « Je suis un artiste coiffeur. Je viens ici pendant que je n’ai pas beaucoup à faire. Quand tu viens de gagner, tu en reviens avec beaucoup d’argent. Moi j’ai déjà bénéficié plus de 5000 fcs ici. Mais aussi, quand je viens de perdre, je me console aussi parce que quand je gagne aussi, ça me fait du bien. Donc quand je perds, je ne dois pas avoir des conflits avec d’autres ».

Des écoliers impliqués dans les jeux du hasard 

Cette pratique n’est cependant pas soutenue par des personnes qui environnent les endroits où se déroulent ces jeux. C’est le cas de cette femme ayant requis l’anonymat. Vendeuse des habits usagés sur avenue Kighombwe, elle exprime son inquiétude par rapport à la présence dominante des enfants surtout écoliers aux endroits où se déroulent ces jeux.

« Moi ça n me plait pas. Surtout que ce sont des enfants qui viennent aussi pour vendre des sachets. Ils font toute une journée en ces lieux et le peu qu’ils gagnent, ils le gaspillent là-bas. C’est vrai, ceux qui n’ont pas à faire peuvent perdre là-bas leur temps. Mais les écoliers aussi y arrivent, mais avec l’argent venu d’où? A ce niveau, il ne peut pas se passer de l’argent qu’il trouve exposé à la maison pour qu’il vienne gaspiller ça », s’inquiète ce parent.

RMBB s’est penchée sur cette question en marge de la journée du jeu célébrée chaque 31 mai. 

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