Butembo : l’exploitation économique des enfants loin de dire son dernier mot

Des enfants rencontrés en pleine vente de la chaire de vache dans une galerie au centre ville de Butembo. Ph. Visesa Loungel, RMBB

Un enfant de moins de 16 ans n’a en principe pas droit à plus de 4 heures de travail par jour. C’est ce que stipule la section 2 de la loi portant protection de l’enfant signée par l’ex président de la république, le 10 janvier 2009, dans ses articles allant de 50 à 56. Cette loi n’est pas respectée en ville de Butembo, déplore le président du parlement d’enfants de Butembo-Lubero.

Justin Mutwalughuma regrette que certains parents utilisent leurs enfants pour des travaux qui peuvent porter atteinte à l’intégrité physique de ces derniers. Interrogé par votre rédaction, le président du parlement d’enfants de Butembo-Lubero décrie surtout l’exploitation économique des enfants très courante ici en ville de Butembo.

« L’enfant ne doit pas travailler dans le contexte qui ne lui permet pas son épanouissement. Et donc, tout cela cadre avec l’exploitation économique de l’enfant à Butembo. Le commerce s’applique ici chez nous par exemple de 8h à 18h. alors que la loi portant protection des enfants interdit que les enfants puissent travailler de 6h à 18h. Il y a même des commerces qui se font la nuit, alors que l’article 54 de la loi interdit toute utilisation des enfants dans les heures nocturnes », a rappelé JUSTIN MUTWALUGHUMA

Initier l’enfant à la responsabilité ou l’exploiter ?

Pendant que certains habitants de Butembo pensent qu’utiliser les enfants dans le commerce c’est les exposer à plusieurs dangers, d’autres pensent que c’est une manière de les initier à la vie de responsabilité.

« Si la loi leur permet d’être à l’école avant 18 ans, ça veut dire que tout doit se faire à l’école d’abord pour être initiés à plusieurs domaines de la vie », mentionne ce jeune à coté de qui l’autre contrecarre « C’est une sorte d’initiative des enfants au commerce pour la préparation de leur vie ». A ce moment, cet autre lance « C’est une exposition de l’enfant. Etant un être fragile, durant toute sa vie, il aura toujours envie de l’argent »

L’Organisation internationale du Travail (OIT) marque la Journée mondiale contre le travail des enfants le 12 juin, pour attirer l’attention sur l’étendue de ce problème, qui est loin d’être résolu. Chaque année depuis 2002, la journée mobilise les gouvernements, les employeurs et toute la société civile afin de reporter l’attention sur la situation des enfants qui continuent à travailler dans le monde, ainsi que sur les actions à mettre en place pour les aider.

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