Mgr SIKULI à VATICAN : « l’accueil des déplacés en RDC est contré par le manque de moyens dans les familles d’accueil »

Au nom de la CENCO, en ce deuxième jour des travaux de consultation sur la pastorale des migrants et des déplacés internes, l’Evêque de Butembo-Beni a expliqué aux autres participants que l’accueil des déplacés ou refugiés en RDC est contré par le manque de moyens dans les familles d’accueil. Ces assises se déroulent au Vatican sur initiative du Dicastère pontifical pour le développement humain intégral.

C’est le deuxième jour, ce mardi 09 juillet 2019. Près de 50 pays sont représentés à ces assises à travers des Evêques ou des représentants des groupes de réfugiés ou déplacés. Monseigneur SIKULI PALUKU Melchisédech a expliqué que le manque de moyens dans les familles d’accueil influence négativement sur l’accueil des déplacés ou refugiés en RDC.

« Quelqu’un qui a abandonné son champ, qui a quitté Beni et qui se retrouve à Butembo, en famille, vous pouvez l’accueillir, oui, peut-être aider pendant une semaine mais à la fin de la semaine, c’est toute la famille qui n’a plus de moyen de survivre. Maintenant il faut imaginer le nombre  de personnes qui se trouveraient dans cette situation là », s’est désolé Monseigneur SIKULI PALUKU.

Il a poursuivi que d’autres bonnes volontés hésitent parfois à réserver de l’accueil à certaines personnes d’une identité inconnue sur le continent africain.

« Depuis plus de 20 ans, on a été accueillant à des gens qui venaient de manière pacifique. Ca peut être surprenant de voir que celui que vous avez accueilli, un « Musoki » qui  revendique d’être maintenant votre patron. Parce que si c’est pour venir chercher vraiment à survivre, chez nous nous connaissons la coutume non ! Quand vous voulez aller cultiver chez quelqu’un, vous allez chez un chef, vous devenez un « Musoki » et il vous donne une portion de terre, ouais… », a-t-il ajouté.

A ce sujet, Monseigneur SIKULI PALUKU Melchisédech a soutenu le plaidoyer sur la catégorisation de personnes qui bénéficieront d’un accueil et d’une intégration.

« Quelqu’un qui vient vous ravir votre champs, comment vous allez vous tenir devant lui ? Mais c’est l’Evangile. Aimez vos ennemis. Des hommes qui peuvent se laisser accueillir. Mais d’autres, considérez comme un refugié ou c’est plutôt un conquérant. Donc la question à se poser est quelle est son intention», a-t-il mis en garde.

Après avoir pris connaissance d’une telle complexité, le Pape, des experts et le Dicastère pour le développement humain intégral finaliseront le document qui servira de ligne conductrice de la pastorale de l’Eglise sur les migrants, les refugiés et les déplacés internes.

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