RDC : la CENCO dénonce l’enrichissement “illicite” des politiques aux côtés de Félix TSHISEKEDI

« Coalition pour quel but ?, On reconnaît l’arbre à ses fruits ». C’est le titre du message que le Comité Permanent de la Conférence Episcopale Nationale du Congo, CENCO, a rendu public ce lundi 2 mars 2020. Le Cardinal, Archevêques et Evêques, membres du Comité Permanent se sont réunis, en effet, à Kinshasa du 24 au 28 février 2020. Ils se sont penchés, entre autres, sur le 3ème Congrès Eucharistique National qui sera célébré à Lubumbashi du 7 au 14 juin 2020 et la situation sociopolitique en RDC. Là, ils ont aussi dénoncé l’enrichissement illicite des membres du régime de Félix Tshisekedi.

D’emblée, les pères de l’Eglise Catholique saluent les initiatives des Gouvernants comme la gratuité de l’enseignement de base, les efforts de régularisation de la paie des enseignants et les perspectives de lutte contre la pauvreté. Les Prélats catholiques s’inquiètent toutefois des crises multiformes qui surgissent et font planer des inquiétudes sur le changement social vivement attendu.

« Une tension préoccupante qui couve au sein de la coalition au pouvoir, se répercute sur la gouvernance, et entame le fonctionnement de l’appareil de l’Etat. Les alliés semblent plus préoccupés par leur positionnement politique que par le service à rendre au Peuple qui continue à croupir dans la misère », indiquent les Evêques.

Ils poursuivent que beaucoup de problèmes auxquels le pays est confronté restent sans solutions adéquates, à cause de la crise qui mine la Coalition. « Il est inacceptable que le pays soit pris en otage par un accord qui, du reste, est occulte. En même temps, nous assistons à un enrichissement injustifiable et scandaleux d’une poignée d’acteurs politiques au détriment de la grande majorité de la population », ajoutent les Evêques et Archevêques de la RDC.

« Nous restons inquiets par la persistance de l’insécurité généralisée dans l’Est du pays, semée par des groupes armés locaux et étrangers, particulièrement dans les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. On n’a jamais compté autant de morts en moins d’une année dans cette partie du pays, comme c’est le cas actuellement. L’insécurité s’étend aussi sous d’autres formes dans les grandes agglomérations du pays, ce qui donne l’impression que le Peuple est abandonné à lui-même », notent-ils.

Dans cette logique, ils font remarquer que le manque du recensement de la population et la problématique d’occupation des terres entraînent des conflits, spécialement dans les zones où la population redoute la balkanisation du pays. Le comité permanent de la CENCO constate  que malgré la pétition initiée par la CENCO et l’Eglise du Christ au Congo, document qui a recueilli plus de deux millions des signatures, les élections locales qui devraient garantir la proximité et la redevabilité des Gouvernants à la base, semblent être renvoyées aux calendes grecques et que les réformes souhaitées avant ces élections ne sont pas encore entamées.

Des recommandations de la CENCO  

Ils demandent au Président de la République de poursuivre les efforts pour la restauration de la paix dans les zones gagnées par l’insécurité ; œuvrer à la matérialisation des dispositions annoncées en matière de lutte contre la corruption ainsi que la dépolitisation de l’appareil judiciaire et de l’administration publique ; veiller à ce que les enquêtes amorcées sur les détournements de deniers publics ne soient pas un leurre; veiller à la dépolitisation de la gestion des entreprises publiques en privilégiant la compétence. « Les entreprises publiques ne sont pas des vaches à lait pour les regroupements politiques, mais plutôt des unités de production pour la Nation », font-ils observer.

Les Prélats de l’Eglise catholique demandent aux députés d’être sensibles aux peines, aux souffrances et aux aspirations profondes de la population ; être à l’écoute des forces vives du pays afin d’amorcer des reformes consensuelles nécessaires pour la consolidation de la démocratie.

Quant à lui, le Gouvernement est appelé à faire de son mieux pour réaliser les prévisions budgétaires votées en vue de l’amélioration des conditions de vie des Congolais ; proposer, dans le meilleur délai, des réformes nécessaires, notamment de la CENI, de l’appareil judiciaire ; donner des signaux forts de la lutte contre l’impunité ; porter à terme le processus électoral en organisant les élections locales ; mettre en œuvre les mécanismes de recensement de la population dans un délai raisonnable.

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