Nord-Kivu : « demander la plaque d’immatriculation à quelqu’un qui fuit les massacres risque de le frustrer davantage » (Edgar Mateso)
La coordination provinciale de la société civile du Nord-Kivu corrobore la version selon laquelle l’achat de la plaque d’immatriculation est inopportun. Au cours d’une interview avec le reporter de Radio Moto Butembo-Beni ce mardi 5 janvier, le vice-président de la coordination provinciale de la société civile pense que les autorités provinciales sont comme obligées de revoir la stratégie de sensibilisation.
Katembo Mateso Edgar trouve qu’il est presque anormal de demander à une population meurtrie par l’insécurité et l’instabilité économique le paiement de la plaque d’immatriculation.
« Il y a des gens qui sont en train de fuir leurs régions et sont en train d’utiliser leurs motos. Et demander à quelqu’un qui est en train de fuir les massacres, il faut l’arrêter et voir s’il a une plaque ou pas, ça risque de le frustrer davantage. Au niveau social toujours, il faut se demander si le prix fixé par le gouvernement est proportionnel aux capacités de cette même population », lance Katembo Mateso.
Le vice-président de la société civile du Nord-Kivu pense que l’assemblée provinciale et le gouvernement peuvent encore voir comment faciliter la tâche aux conducteurs des engins motorisés par la révision à la baisse du prix de la plaque d’immatriculation. Il recommande d’ailleurs au gouvernement de rendre disponible les plaques d’immatriculation aux maisons de vente de motos afin que les clients achètent les motos avec les plaques. « Le gouverneur l’avait promis », se rappelle-t-il.
Le vice-président de la société civile regrette que le gouvernement du Nord-Kivu ait pris la décision de faire payer la plaque d’immatriculation sans associer ni la coordination provinciale de la société civile ni les intervenants dans le secteur de transport dans la définition des modalités de paiement de cette plaque minéralogique.
Kakule Kilumbiro