Nord-Kivu : plus de 1.500 ménages sans assistance humanitaire à Rutshuru, alerte UNHCR

Plus de 1.500 ménages sont encore dans une nécessité d’assistance dans la région de Rutshuru. Ce, à la suite de la récente crise du mouvement du 23 mars (M23) qui a ensanglanté cette région par des attaques à l’endroit des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). La révélation a été faite par l’Organisation des Nations-Unies pour les Réfugiés (UNHCR) à Goma (Nord-Kivu) ce mercredi 20 avril 2022.

Dans un café de presse organisé en ville de Goma ce mercredi, UNHCR a tout de même annoncé qu’elle a su assister plus de 500 ménages en leur dotant des abris et quelques biens de première urgence.

« Le gouverneur a invité les acteurs et agences humanitaires qui sont à Goma, et là, il a exposé la situation des populations et il a demandé aux acteurs humanitaires, de voir par rapport à leurs capacités, comment aller faire une assistance à l’endroit des familles en difficulté. Et nous, au niveau de UNHCR, nous avons fait une aide de première urgence à l’endroit des plus vulnérables, en attendant qu’on revienne, se préparer pour aller faire la plus grande assistance avec tous les membres du système des nations unies et autres ONGs.  On a travaillé en synergie avec le Mwami, les autorités politico-administratives et les autres ONG pour apporter la première assistance déjà à 588 ménages », a expliqué à la presse, Pépé Sakouvogui, chef du cluster abri au sein de UNHCR.

Dans la région de Beni par contre, UNHCR dit s’activer pour assister les rescapés des massacres. Mais, elle fait souvent face à la réticence des habitants. Le niveau d’acceptabilité communautaire des acteurs humanitaires fait souvent à ce que ces derniers soient limités dans les actions.

Ils sont dans ce cas, affirme UNHCR, obligés de faire des dons selon les caprices des habitants.

 « Pour les habitants de Beni, vivre dans des banches, c’est les exposer et les rendre vulnérables en face des assaillants. C’est pourquoi nous avons changé, en leur construisant des abris communautaires. En raison de 6 ménages par abri », explique Pépé.

De sa part, Paulin Kalenga de Aides indique qu’ils font en sorte que les autorités et les populations civiles soient impliquées lors d’assistance aux nécessiteux dans l’Est du pays.

« Nous avons fait des abris transitionnels au niveau d’Oïcha, Mbau, Mangina, et même dans d’autres entités, sur fond d’ententes entre déplacés et familles d’accueil. Dans tout ce que nous faisons, nous insistons sur l’implication des autorités politico-administratives, même de la société civile, et même des représentants de la population », a-t-il fait savoir.

Mais côté de la population, la sécurité durable vaut mieux que les assistances humanitaires. C’est ce que pense Christophe Munyagala, habitant de Goma.

« Je dis merci beaucoup à ces organisations pour cette assistance à l’ endroit de nos frères victimes des guerres. Mais, tout ce qui est don, pour moi, m’intéresse très moins. Le congolais n’a droit ni besoin d’aucun don. Seule la sécurité et la paix durables, lui suffisent. C’est tout ! », a-t-il estimé d’un ton ferme.

Alors que les autorités compétentes, militaires tout comme civils en collaboration avec les populations tentent de militer pour juguler l’insécurité qui n’a que trop duré dans la région du Kivu et de l’Ituri, les rebelles s’activent également dans leurs camps, à saboter les efforts fournis quoique robustes; et la population ne fait que payer le lourd tribut, de quoi déborder les humanitaires.

John Tsongo Thavugha

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