RDC: à Bukavu, des organisations de la société civile posent des préalables pour prendre part à la 4e phase du processus de paix de Nairobi

Des représentants des organisations de femmes, des jeunes, des leaders des confessions religieuses et des communautés se sont réunis le weekend à Bukavu (Sud-Kivu). Selon Odile Bulala Bula, vice coordonnatrice du Réseau d’innovation organisationnelle (RIO) et coordonnatrice de l’académie des femmes, l’objectif de ces assises a consisté à analyser les conclusions des processus de paix de Nairobi et Luanda sur la paix et la sécurité dans l’Est de la RDC. Apres analyse du contexte socio sécuritaire de l’Est, ils ont exprimé leur soutien à toutes les initiatives tendant à ramener la paix dans l’Est. Cependant, ils posent certains préalables pour participer à la 4eme phase du processus de Nairobi.
Dans leur déclaration lue lors d’une conférence de presse organisée par le Réseau d’Innovation Organisationnelle (RIO), les organisations de la société civile du Sud-Kivu posent plusieurs préalables pour participer prochainement au processus de Nairobi 4.
Entre autres préalables, les femmes, les jeunes et leaders des confessions religieuses du Sud Kivu réaffirme leur position non-négociable de ne pas intégrer les éléments du M23 dans les services de sécurité. Ils exigent de doter la force de l’EAC plutôt d’un mandat offensif pour imposer la paix avant l’expiration de son mandat.
« Nous réaffirmons notre position non négociable de la non intégration des terroristes du m23 aux seins des fardc, autres services de sécurité et institutions de la République. Exigeons de doter la force régionale d’un mandat offensif délimité dans le temps et l’espace en vue d’éviter l’avènement d’une monusco Bis », a affirmé Nene Bintu, vice-présidente de la société civile du Sud-Kivu.
Ces acteurs de la société civile tiennent mordicus à leur idée de refuser la création d’une zone tampon sur les lignes front avec le M23. Une zone tampon qui risque de favoriser la balkanisation.
« Nous réaffirmons notre position inchangée refusant catégoriquement toute idée de création d’une zone tampon qui donnerait la voie facile à la balkanisation de notre pays », a ajouté Nene Bintu.
Pour rendre la paix effective dans l’Est du pays, ces leaders pensent que la société civile doit jouer son rôle. Elle doit participer activement à la sensibilisation des groupes armés locaux à déposer les armes.
« Nous encourageons les organisations de la société civile structurelle à intensifier les séances de sensibilisation des groupes armés locaux à déposer les armes », a-t-elle conclu.
Ces acteurs signent et persistent. Il n’est pas question de renouveler le mandat de la force de l’EAC prochainement. Ils accusent cette force d’avoir facilité au M23 la prise de plusieurs localités dans les territoires de Rutshuru et de Masisi au Nord Kivu.
Philippe Makomera