RDC – 910 partis politiques : « Il s’agit d’un multipartisme mal compris » (Prof Muhesi)
Le professeur Augustin Kahindo Muhesi estime « qu’avoir plus de neuf cents partis politiques fonctionnels au pays, est un signe d’un multipartisme mal compris et faiblement cadré » en République Démocratique du Congo. Il a réagi à la liste de partis politiques transmise à la CENI par le ministère de l’Intérieur.
Ces partis sont ceux sensés présentés des candidats pour les scrutins à venir. Dans un entretien téléphonique avec RADIOMOTO.NET, ce politologue et enseignant à l’Université de Goma, a parlé d’un désordre lié au fait de l’apprentissage de la démocratie.
« On est loin de la démocratie et c’est un signe d’un multipartisme mal compris » a dit professeur Augustin Kahindo Muhesi.
Et de renchérir : « Les plus de 900 partis politiques qui fonctionnent en RDC c’est un multipartisme faiblement mal cadré. C’est le signe également de l’investissement par beaucoup d’acteurs politiques sans de différence en terme vision, qui pensent qu’il faut créer un parti politique non seulement pour participer à la vie politique mais surtout pour aller manger ».
Pour le Professeur Augustin Kahindo Muhesi, la pluralité politique implique celle des candidats. Cet effet brouille le choix des électeurs qui ont du mal à identifier le parti porteur d’un véritable projet de société, déplore-t-il.
« Ça brouille le choix des électeurs puisqu’on ne sait pas quel est le parti qui est vraiment porteur d’un véritable projet de société. De façon plus concrète, il est clair que les électeurs vont être confrontés à des longues listes », a-t-il fait remarquer.
Il pense que les électeurs devront demander à chaque parti politique de décliner son identité, présenter ses animateurs, son projet de société ainsi que ses candidats.
« Toutes ces précisions permettront aux électeurs de juger et orienter leur vote », a-t-il conclu.
Il sied de rappeler que le ministère de l’Intérieur a transmis, la semaine dernière, une liste de 910 partis politiques à la CENI officiellement reconnus et susceptibles de prendre part au processus électoral actuel au pays.
Stanley Muhindo