Butembo : des déplacés de guerre s’intègrent de plus en plus dans la vie sociale (ISPRON)
Certains déplacés de guerre s’intègrent de plus en plus dans la vie sociale en ville de Butembo (Nord-Kivu). Ils ont exprimé leurs témoignages au cours d’une interview accordée à RADIOMOTO.NET ce mardi 11 juillet 2023.
Lors de la rencontre hebdomadaire de chaque mardi des déplacés encadrés par l’Organisation non-gouvernementale (ONG) Intégration sociale pour la promotion des nécessiteux (ISPRON), Katembo Izo Izo Olivier, déplacé au camp de Matoto, a par exemple fait savoir qu’il a trouvé le moyen de s’acheter une résidence en ville de Butembo et épouser une fille avec qui, il a conclu un mariage. Maintenant, Izo Izo Olivier avec son épouse ont déjà deux enfants.
« Mon père était un tradi-praticien. Quand nous sommes arrivés à Matoto, on travaillait des champs des particuliers. Ils nous payaient de l’argent et à notre tour, on achetait les petits des porcs, des chèvres, pour les élever. Après un moment, nous les avons vendus pour acheter une parcelle. J’avais aussi trouvé la femme. Elle était aussi déplacée de guerre. Nous nous sommes engagés. En 7 ans de mariage, nous avons maintenant 2 enfants », a-t-il confié.
Un autre témoignage est celle de Masika Mulongo Philippine qui s’est achetée une parcelle. Elle soutient qu’elle a beaucoup travaillé chez les particuliers pour réunir la somme d’argent avec laquelle elle a acheté sa parcelle.
Cette femme d’une cinquantaine d’années est à la recherche d’un boulot stable pour la survie de sa famille. C’est un même écho pour Kavugho Kyahola Sarah qui témoigne avoir acquis de ses propres efforts une parcelle en ville de Butembo.
Elle appelle au soutien des bonnes volontés pour qu’elle construise une maison où elle peut vivre avec sa famille.
« Nous étions 21 personnes. L’une est morte. La coordonnatrice de l’ISPRON s’était occupée des funérailles. Quand je trouvais que je ne peux plus vivre dans mes champs, j’ai résolu de vendre ma parcelle à Oïcha pour venir acheter une autre à Butembo. Dans cette parcelle, il y a une petite maisonnette. Je vis là avec mes enfants », a-t-elle témoigné.
Pour Kavugho Ndaleghana Suzane, les déplacés doivent se dépasser pour reconstruire leur vie. Cette déplacée et mère d’une famille retient qu’il est impossible de vivre par les aides extérieures.
« J’ai souvent dit à mes amis déplacés de guerre de venir ici à l’ISPRON, tout en cherchant comment s’aider, il ne faudrait pas qu’on reste des éternels quémandeurs au point qu’on peut mettre en danger sa vie dans les clôtures d’autrui parce qu’on ne sait pas comment les gens ont eu leurs fortunes. On peut obliger quelqu’un de coucher avec un chien, ou tu y rencontres un autre danger : tu meurs pour rien. Nous devons fournir des efforts pour notre vie », a-t-elle motivé.
Depuis 10 ans, la ville de Butembo ne cesse d’accueillir des déplacés de guerre venant de plusieurs entités de la province du Nord-Kivu.
Kakule Kilombiro