Butembo-Beni : ce qu’on retient de la pastorale sociale de Mgr Sikuli
Que peut-on retenir de la pastorale sociale de l’Evêque de Butembo-Beni en faveur des vulnérables ? Pour en savoir long, nous avons posé la question à la coordonnatrice du programme Réhabilitation à base communautaire (RBC). C’est en fait ce programme qui est le canal par lequel un certain nombre d’interventions de Monseigneur Sikuli Paluku Melchisédech passent avant d’atteindre les bénéficiaires.
A ce sujet, Prospérine Masika contextualise le rapprochement du diocèse aux démunis qui a été prononcé davantage avec l’avènement des massacres des civils. A ce propos, Monseigneur Sikuli, à travers le programme RBC, a identifié 862 élèves orphelins dont les parents ont été massacrés en paroisses Eringeti, Mabasele, Mbau et Oïcha.
Parmi eux, 15 sont en train d’attendre les résultats de la session de l’examen d’Etat. Prospérine Masika n’hésite pas à plaisanter que ce sont des finalistes jubilaires qui vont fêter avec leur « père », Monseigneur Sikuli.
« Tous ces enfants lors de l’identification disaient ‘balikondaka Papa, balikondaka Maman’. Donc, ils disaient qu’on a abattu Papa comme on abat un arbre. 862 enfants ont été suivis par la cohorte depuis 1965. Aujourd’hui, on se félicite du fait que pour cette année, il y a 15 qui sont finalistes. On espère qu’avec le jubilé, l’évêque va jubiler avec 15 enfants qui auront leurs diplômes », a-t-elle déclaré.
Dans la foulée, la Coordonnatrice du programme RBC note que la pastorale sociale de Monseigneur Sikuli concerne également la prise en charge scolaire de 208 enfants vivant avec handicap.
Bien plus, le diocèse appui au moins 500 enfants orphelins dont les parents sont morts de la maladie à virus Ebola. Il appuie aussi une autre catégorie de nécessiteux, 357 enfants qui sont orphelins et déplacés à la fois.
Pendant toutes ces années d’aider techniquement Monseigneur l’évêque à accomplir cette tâche, Prospérine Masika a un souvenir inoubliable : avoir été dans la suite de Monseigneur Sikuli pour accompagner une dizaine d’orphelins des massacres auprès du Pape à Kinshasa.
« Je ne sais vraiment pas comment m’exprimer. Mais c’était la joie de pouvoir être près du Pape, avec ses enfants parce qu’ils se sont exprimés eux-mêmes. Ils ont porté haut tout ce que la communauté récent. Et le Pape était très sensible. Il a prié pour ces enfants. Dans cette confiance, nous avons l’espoir que tout changera », a-t-elle espéré.
Prospérine Masika conclut que c’est avec joie que le programme RBC célèbre ce jubilé, dans l’espoir que les bénéficiaires des interventions de Mgr l’Evêque en sont satisfaits bien que les moyens limitent souvent leur teneur.
« Nous sommes satisfaits de ce qui a été fait mais ce n’est pas à nous de le dire. Nous ne savons pas si les bénéficiaires sont aussi satisfaits. Mais au moins tout le monde sait que l’évêque est sensible. Il fait ce qu’il peut pour pouvoir rapprocher la zone pastorale Centre de la zone pastorale Nord (…) », a-t-elle démontré.
Il sied de noter que les interventions sociales susdites sont sans discrimination aucune.
« Le malheur ne choisit pas de religion », a toujours répété Monseigneur Sikuli.
Toutefois, ce dernier ne préfère pas souvent parler de ses interventions sociales. A nos quelques tentatives de lui poser la question là-dessus, l’Evêque jubilaire se limite à dire : « le bien ne fait pas du bruit ».
Patient Akilimali