Beni : des habitants du Graben en colère contre certains agents de l’ICCN à Karuruma-Museya

Les habitants du Graben dans les villages de Kavasewa, Kalivuli, Karuruma, Museya et Kasaka ne sont plus d’accord avec la manière dont les agents de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) protègent le Parc national des Virunga (PNVi). Dans un dialogue social tenu le mardi 15 août 2023 à Kalivuli, ces derniers citent les gardes parcs parmi les ennemis de la paix dans les villages longeant le tronçon Karuruma-Museya.

Devant les commandants des opérations Shujaa, le porte-parole de la population a dénoncé l’arrestation sans motifs des personnes et des bêtes par les gardes-parc.

Mumbere Musayi Socrate note que les agents de l’ICCN détiennent 27 vaches et 39 chèvres appartenant aux habitants de Kasaka. Il ajoute l’incendie de maisons et la destruction des champs des populations paysannes.

C’est la population par le biais de Musayi Socrate qui sollicite l’implication des commandants des armées FARDC-UPDF pour interpeller les gardes-parc dans leur manière de vivre avec les populations riveraines de cette aire protégée.

« Tout ce que nous demandons avant que le pire n’arrive, parce que l’ADF nous fait souffrir d’un côté, nous devons de l’autre côté combattre la faim que nous impose l’ICCN. C’est pour vous dire qu’entre Karuruma et Museya, les personnes souffrent. Il y a même de gens qui ont été incarcérés à Beni. Pour ce fait, l’ICCN s’en glorifie au lieu d’aider les militaires dans la traque des ADF dans le parc. Interpellez l’ICCN avant qu’il ne soit tard. Si réellement l’ICCN continuera à arrêter les gens et saisir les biens de la population en oubliant son travail dans le parc, Monsieur le commandant, si les autorités congolaises ne nous comprennent pas, vous qui êtes ici présents, aidez-nous à leur parler parce que nos populations souffrent vraiment », a-t-il plaidé.

Devant les autorités militaires, la population s’est réservée du droit de répliquer farouchement contre les gardes parcs. Au même moment, les femmes paysannes ont dénoncé la dévastation de leurs champs par les pachydermes. Elles implorent les gardes-parc à bien accomplir leur tâche, celle d’empêcher les animaux de détruire les cultures dans les champs des paysans.

Contacté à ce sujet par RADIOMOTO.NET, le porte-parole des écogardes reconnait l’arrestation des bêtes sans préciser le nombre. Bienvenu Bwende rappelle aux habitants du Graben que le parc n’est pas un lieu où ils peuvent garder leurs animaux domestiques moins encore une aire de culture de champ.

Kakule Kilumbiro