Butembo – UAC : le professeur Wilfrid Kibanda démontre que ‘‘la dot évolue dans le temps selon les générations suite aux crises culturelles’’
La dot évolue dans le temps selon les générations et cela, suite aux crises culturelles qui poussent aux imitations. Cette révélation a été faite par le professeur Wilfrid Kibanda, au cours d’une conférence scientifique organisée ce jeudi 31 août 2023. C’est sous le thème : « Mariage-Famille : quels enjeux pour un monde raisonnable viable ? » que les activités y relatives se sont déroulées dans la grande salle ouest de l’institut Kambali, sous l’initiative de l’Université de l’assomption au Congo (UAC).
Dans son exposé axé sur « La crise de l’institution de la dot en société en mutation culturelle », le recteur de l’UAC a tout d’abord démontré que la dot a connue des mutations, selon les différentes générations dans des tribus.
En démontrant que la dot est un produit culturel, le père-professeur Wilfrid Kibanda a noté que les modifications observées pour la dot, sont dues aux crises. Celles-ci sont créées par l’inefficacité des pratiques culturelles n’ayant pas résolu les problèmes des sociétés. C’est ainsi que l’imitation d’une autre culture, présentée comme la meilleure pour la résolution des défis de société intervient.
« Ces changements-là interviennent à cause des crises. Quand une pratique culturelle ne résoudre plus le problème ou ne contribue plus au bien-être, alors la pratique commence à entrer en crise, parce qu’elle ne répond plus à leurs besoins. Il se peut que, quand quelqu’un fait cela, ça intéresse les voisins, ils disent oui il a fait cela, ça bien marché. Alors les autres aussi imitent, il y’a un changement culturel, et la chose fonctionne de cette manière-là. Ça fait une contagion. Donc la nouvelle pratique qui est née d’un mécontentement d’un individu ou d’un groupe d’individus devient la nouvelle pratique », a-t-il fait savoir.
De son côté, le deuxième conférencier Kasereka Syayipuma Raphael Salu, a indiqué que la dot symbolise l’accord d’entrée dans une nouvelle famille, tout en mettant un cachet spécial sur l’alliance entre deux familles.
Cela contrairement à nos jours, où la dot se discute, suite à une imitation des autres cultures. Après la dot dans la culture Yira, la mariée devient une mise à part, car appartenant déjà à une autre famille.
« La doté versée par la famille élargie grâce au bien, n’a rien de prix d’achat. Il symbolise l’accord d’entrée dans sa nouvelle famille. Il met un cachet spécial, un cachet sacré sur l’alliance entre 2 familles alors on parle de munywani. C’est aussi une alliance entre deux amants des sexes opposés. La mariée donc devient une mise à part et dans la coutume on l’appelle ‘erihano eryavirihirwak’omuhamba’ », a-t-il fait observer.
Dans la coutume Yira, la dot est partie de l’octroi à la famille de la fille de la technologie de la métallurgie, à la période des chèvres. Une chèvre, à cette période valait 50 charges de haricot correspondant à 40 Kg de cette denrée. Pour avoir une chèvre selon les recherches du recteur de l’UAC, il fallait 3 saisons de culture de haricot. C’est après que la période de dot et avec l’argent, et avec les chèvres, a pris la place.
Glodi Mirembe