Répression meurtrière d’une manifestation anti-ONU à Goma : ‘‘Les responsabilités sont partagées entre l’Etat et le responsable de la secte des Wazalendo’’ (Prof Augustin Muhesi)  

Les responsabilités dans la situation qui a prévalu dans la ville de Goma mercredi dernier, sont partagées entre le gouvernement et les responsables de la secte mystico-religieuse « Agano la uwezo wa neno/Wazalendo ». C’est l’avis du professeur Kaindo Muhesi Augustin de l’université de Goma. Il demande au gouvernement de bien jouer son rôle pour mettre un terme à la prolifération de ces groupes Wazalendo.

Ce politologue s’est confié à RADIOMOTO.NET ce jeudi 31 août 2023, au lendemain des incidents. Il rappelle avant tout que ces groupes dénommés « Wazalendo » sont nés après le discours du président de la République.

Ce dernier avait demandé aux jeunes de se constituer à groupe de vigilance pour combattre l’agression du pays. Malheureusement, le volet juridique n’avait pas suivi afin d’encadrer ces groupes, et c’est là que se situe la responsabilité de l’Etat.

« La responsabilité de l’Etat congolais dans la création des Wazalendo pourrait être situé au niveau du fait qu’après le discours du président de la République, appelant à la création de groupes de vigilance, le volet juridique n’a pas suivi pour encadrer ces différents groupes. Ce qui fait qu’aujourd’hui on assiste à une prolifération des groupes qui s’appelleraient des Wazalendo, et dont on ne connait pas les tenants et les aboutissants », a-t-il démontré.

Pour lui, les jeunes auront des motifs de créer des groupes d’autodéfense tant qu’on assistera à des situations de précarité sécuritaire et économique.

Ainsi demande-t-il au gouvernement congolais de prendre ses responsabilités dans la sécurité de la population.

« Mettre fin à ces groupes suppose que l’Etat a repris entre ses mains, ses responsabilités et qu’on a une armée désormais capable de bouter hors d’état de nuire les agresseurs et même les autres groupes armés étrangers comme les ADF qui insécurisent la population. Mais aussi une armée bien disciplinée », a-t-il suggéré.

Dans le cas d’espèce à Goma, professeur Kahindo Muhesi, se remet aux cours et tribunaux qui doivent établir les responsabilités des uns et des autres.

Il sied de rappeler que les forces de l’ordre et de sécurité ont étouffé une manifestation d’un groupe se réclamant « Wazalendo » en ville de Goma. Le gouvernorat a dressé un bilan provisoire de 7 morts dont un policier. Plusieurs autres ont été blessées ou interpelées par les services de sécurité. Mais l’Agence France Presse (AFP) a cité un bilan actualisé de l’armée loyaliste d’au moins 48 civils tués.

Stanley Muhindo

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