Nord-Kivu : ‘‘Rien ne peut empêcher au ministre de l’Intérieur à autoriser la tenue d’une plénière à l’Assemblée provinciale’’ (Prof Muhesi)

« Rien ne pourrait empêcher le vice-premier ministre et ministre de l’intérieur à autoriser la première plénière de cette mandature en l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu ». C’est la conviction du professeur Kahindo Muhesi Augustin, politologue et enseignant à l’Université de Goma. RADIOMOTO.NET l’a abordé ce mercredi 14 février 2024.

En effet, depuis mercredi 7 février dernier, le président honoraire de l’Assemblée provinciale avait annoncé une plénière pour lundi 12 février 2024. C’était au sortir d’un cadre de concertation avec le directeur de l’administration provinciale et les nouveaux élus provinciaux à Goma. Il précisait que les premières activités se limiteraient à l’installation du bureau d’âge et à la validation des mandats des nouveaux députés.

A cette annonce, le gouverneur militaire avait écrit au ministre de l’Intérieur lui demandant quelle conduite tenir. La réponse n’est pas encore connue du public mais la plénière ne s’est jamais tenue.

Pour le professeur Muhesi Augustin, la convocation de cette plénière donne exactement lieu à un paradoxe, d’une part caractérisée par les impératifs de l’état de siège et d’autre part, par le devoir de nouveaux élus à exercer leur mandat.

« D’une part, par les impératifs de l’état de siège qui est un régime exceptionnel, mettant au congélateur le fonctionnement des institutions provinciales notamment l’Assemblée provinciale et le gouvernement provincial. Mais de l’autre côté, un paradoxe puisqu’une fois élu, les députés provinciaux ont le droit de pouvoir se réunir, exercer leur mandat », a-t-il démontré.

Pour lui, la gouvernance atypique des autorités, qui a permis la tenue des élections même dans les zones sous état de siège où les libertés politiques pouvant conduire aux élections ne seraient pas autorisées, peut éclairer le ministre de l’intérieur à prendre une décision.

Ainsi l’Assemblée provinciale se limiterait-elle à l’installation du bureau d’âge et à la validation de mandat sans vider le régime exceptionnel de son sens, opine prof Muhesi Augustin.

« Il est fort possible que le vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur autorise l’Assemblée provinciale de pouvoir organiser la plénière, au cours de laquelle on va installer le bureau d’âge ; mais également valider les mandats. Mais compte tenu du fond et de la forme de l’état de siège, il serait difficile de laisser ce bureau d’âge installé à continuer d’autres activités », a-t-il déclaré.

L’enseignant pense que ne pas autoriser cette plénière au Nord-Kivu sonnerait très mal alors qu’on sait qu’il l’a autorisée en Ituri, une autre province sous le même régime malgré la spécificité du Nord-Kivu avec deux provinces où il n’ya pas eu élection.

Le professeur Muhesi Augustin demande à la population de continuer à réclamer la fin de l’état de siège encore que ses résultats ne sont pas satisfaisants.

Stanley Muhindo

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