Butembo : le directeur de la prison de Kakwangura plaide pour la libération de détenus arrêtés pour des faits bénins
« La prison urbaine de Butembo est un casse-tête et un os difficile à croquer ». C’est par cette phrase que le directeur de cette maison carcérale a introduit son discours devant les journalistes de Butembo réunis, ce mardi 17 septembre 2024, à son bureau à Kakwangura. Il plaide ainsi pour la libération de détenus arrêtés pour des faits bénins.
Singa Malago Augustin est revenu sur les difficultés auxquelles les détenus font face. Il a reconnu l’insuffisance de nourriture et les médicaments. Le Directeur de la prison a ajouté les cas de différentes maladies, dont la malnutrition.
À la question de savoir pourquoi de morts presque chaque jour, le responsable de ce lieu de rééducation évoque plusieurs raisons. Il a cité par exemple le mauvais traitement que les détenus subissent dans certaines structures sanitaires partenaires de l’État et l’insuffisance de l’oxygène due à la promiscuité qu’endurent les détenus.
Singa Malago Augustin plaide pour le désengorgement de la prison par la libération des personnes détenues pour des faits bénins.
« Les détenus malades sont transférés et soignés au HGR de Kitatumba. Un moment, il nous ramène certains avant qu’ils ne soient guéris. En arrivant en détention, ils succombent de leurs maladies, mais aussi par manque d’oxygène et d’espace en détention. Cet établissement n’a pas été conçu comme prison, plutôt comme un orphelinat cédé au gouvernement par un volontaire : le défunt Mgr Kataliko. C’est la raison pour laquelle cette prison ne répond à aucune norme internationale. Je vais encore écrire une correspondance aujourd’hui pour que cette prison soit désengorgée. Il faut que le tribunal accélère les jugements de détenus. Il faut aussi que les magistrats débout vérifient la détention de détenus ; qu’ils puissent libérer ceux qui ont des cas bénins », a-t-il plaidé.
Dans le même entretien avec la presse, le directeur de la prison urbaine de Butembo est revenu sur les conditions de détention des femmes. Singa Malago Augustin a noté que depuis l’incendie de leur pavillon par les ADF, les femmes vivent dans les mauvaises conditions. Toutefois, le bâtiment carcéral des femmes est en voie de construction par l’ONG Colibri.
« Ici, il y avait un bâtiment qui recevait les femmes. Avant mon arrivée, c’était déjà incendié. Dieu merci, j’ai fait des lobbyings, l’ONG Colibri est venue nous soutenir pour réhabiliter cette maison. Nous attendons la fin de l’ouvrage », a-t-il rassuré.
La prison urbaine de Butembo héberge 1.305 détenus dont 156 condamnés. Ce mardi, le groupe de lutte contre la cécité du centre de santé Vutetse les a tous sensibilisés sur l’hygiène. Le représentant de ce groupe, Kakule Betuel, encourage les habitants à toujours voler à leur rescousse en leur amenant une alimentation équilibrée.
Kakule Kilumbiro