Butembo : reprise timide des cours ce lundi, mais le SYECO maintient sa grève
La reprise des cours a été timide en ville commerciale de Butembo (Nord-Kivu), ce lundi 23 septembre 2024. Dans les écoles que RADIOMOTO.NET a visitées, plusieurs enseignants étaient absents.
Déjà aux heures d’avant-midi, les apprenants étaient là avec quelques enseignants, mais sans dispenser cours. Dans les écoles de la vallée de Kavaghendi, sur la colline de Vungi et du côté de l’avenue Des écoles, des enseignants disaient être fatigués des promesses.
Nombreux d’entre ceux qui se sont confiés à RADIOMOTO.NET disaient être là juste par peur d’être suspendus par leur hiérarchie.
“(I) Nous sommes là malgré nous. Depuis le matin, regardez, moi, je n’ai pas encore touché la craie. (II) Moi, je n’enseigne pas, puisqu’on nous a trompés en disant qu’on va majorer le salaire. On nous a donné le même salaire qu’auparavant. Nous abandonnons les écoliers parce qu’on nous trompe”, ont-ils affirmé.
Par ailleurs, l’un des directeurs rencontrés à son bureau, a ajouté que les enseignants n’ont rien fait de mal, mais que c’est seulement le gouvernement congolais qui doit éclairer les choses pour éviter le pire.
“Nous sommes arrivés à l’école à 7 h 30. Nous avons accueilli les écoliers et leur dire que nous sommes en train d’attendre les enseignants. À l’heure où nous vous parlons, les enfants venaient de retourner à la maison, parce que les enseignants sont arrivés, mais ils ne donnent pas cours”, a-t-il révélé.
Le SYECO maintient sa grève
Du côté du Syndicat des enseignants du Congo (SYECO) section de Butembo, la grève est maintenue. En outre, des parents sont appelés à accompagner les professionnels de la craie dans la lutte pour la reprise des cours urgente. Il s’agit d’une exhortation de Jean Chrysostome, président du comité des parents des écoles conventionnés protestantes, ce lundi 23 septembre 2024.
Ce dernier s’est exprimé au cours de l’Assemblée évaluative de la grève des enseignants du Syndicat des enseignants du Congo (SYECO) de Butembo, à Kitulu.
Jean Chrysostome pense que les parents devraient accompagner les professionnels de la craie dans leur lutte pour trouver une solution rapide, pouvant permettre aux apprenants de regagner le chemin de l’école.
« Dans mon approche, je viens de comprendre que ce sont les parents qui devraient accompagner les enseignants dans leur lutte. Si chaque parent peut chercher à comprendre pourquoi son enfant est retourné à la maison, il connaitra la réalité. Et la revendication de l’enseignant, ce sont les parents qui doivent la faire », a-t-il plaidé.
Depuis le 2 septembre, plusieurs enseignants ne répondent pas présents à leur lieu de travail. Ces professionnels de la craie réclament des listings originaux avec montant, la majoration de salaire, la reconnaissance des NU, le payement des NP et la suppression des zones salariales.
Dany Mweusi et Rosette Kamukehere