Meurtre du coordonnateur de la Radio Maria à Goma : le conseil de la jeunesse appelle au renforcement de la sécurité
Le Coordonnateur de la Radio Maria de Goma, a été tué le soir de vendredi 27 septembre 2024 par des hommes armés. Le conseil urbain de la jeunesse parle d’une conséquence de la léthargie observée dans le chef des services de sécurité. La structure invite les militaires et les policiers à se saisir de la question de manière urgente pour protéger les civils.
C’est aux environs de 19 heures que Monsieur Edmond Bahati a été abattu par des hommes armés en tenue civile sur l’avenue Lusuli, dans le quartier Ndosho, alors qu’il rentrait chez lui.
Selon des témoins qui ont assisté à la scène, les assaillants auraient ouvert le feu sur la victime sans sommation, avant de prendre la fuite, laissant derrière eux un sentiment d’insécurité et de consternation. Le Conseil urbain de la jeunesse condamne ce nouveau meurtre qui témoigne, encore une fois, « de la passivité des services de sécurité dans la protection des civils et de leurs biens ».
« Il s’est retrouvé devant une bande d’inciviques qui ont commencé à exiger de force son téléphone et tant d’autres qui étaient dans ses poches. D’un coup, ces hommes de mauvaise foi l’ont tiré à bout portant et le papa a rendu l’âme à l’éternel. Ce que nous sommes en train de condamner, d’habitude, ces inciviques commencent à venir vers 18 h, 19 h en tracassant les citoyens en leur demandant leurs téléphones. Une fois refusé, nos citoyens sont parfois fusillés », déplore Claude Rugo.
La structure citoyenne invite les services de sécurité à plutôt penser des nouvelles stratégies devant garantir la sécurité et instaurer l’autorité de l’État au chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
« Nous sommes en train de lancer encore une alerte aux services compétents, entre autres au commandant de la police, de donner l’injonction à certains de nos policiers qui cherchent seulement à camper dans des carrefours en vue de tenter les motards qui commencent à fréquenter différentes avenues. La sécurité n’est pas un cadeau de la population, mais plutôt c’est un droit. Toutes les batteries doivent être mises en marche pour que la paix revienne dans le quartier Ndosho et dans d’autres quartiers de la commune Karisimbi », a-t-il lancé.
Cette tragédie survient dans un contexte sécuritaire de plus en plus préoccupant à Goma, malgré l’État de siège en vigueur dans la province du Nord-Kivu depuis mai 2021. Cette mesure, qui confère des pouvoirs aux autorités militaires pour restaurer la paix et la sécurité, n’a pas empêché la recrudescence de violences et d’assassinats ciblés dans la ville.
Pendant ce temps, le maire policier de la ville de Goma se dit consterné par la criminalité qui prend de l’ampleur au chef-lieu de la province du Nord-Kivu. L’autorité urbaine s’est exprimée au lendemain du meurtre du coordonnateur de la Radio Maria, le soir de vendredi 27 septembre 2024.
Le commissaire supérieur Kapend Kamand Faustin qui a présenté certains criminels à la presse ce samedi, plaide pour la collaboration et l’accompagnement de la population de sa juridiction.
« Nous demandons aux habitants de Goma de nous faire confiance. Qu’ils nous appuient en dénonçant partout où y auraient ces bandits militaires, civils ou Wazalendo parce qu’ils sont considérés comme des ennemis de la paix, car ils troublent la sécurité de la population. Chaque jour, nous nous démenons pour mettre la main sur les bandits »,rassure le commissaire supérieur Kapend Kamand.
Pour le maire policier de Goma, plusieurs dizaines de présumés criminels appréhendés ont déjà été transférés devant les instances judiciaires. À lui d’ajouter que des stratégies de sécurisation de la ville sont renouvelées du jour au jour.
Moses Mumbere & Visesa Louangel