Beni : 4 pygmées meurent dans des sites de déplacés de guerre à Oïcha 

Dans un camps de déplacés de l'ONU à Bunia, en septembre 2022. Le département onusien des migrations affirme que 6,9 millions de personnes ont été déplacées à cause des conflits en RDC. © AP Photo/Moses Sawasawa

Quatre pygmées ont perdu la vie, cette semaine, dans les sites de déplacés de guerre de Luvangira et de la CECA 20, situés au quartier Oïcha-Premier, dans la commune d’Oïcha. Parmi les victimes, deux étaient des nouveau-nés et tous sont décédés de maladies. Le président du site Luvangira III évoque une inadaptation des pygmées à la vie sédentaire.

Depuis lundi dernier, un sentiment de tristesse se lit sur les visages de déplacés de guerre dans les sites de Luvangira et de la CECA 20. Ils pleurent la perte de quatre pygmées, décédés entre dimanche et lundi derniers. 

Selon Zaburi Kisubi, président du site de Luvangira bloc III, ces personnes, dont deux nouveau-nés, sont toutes mortes de maladies à l’Hôpital général de référence (HGR) d’Oïcha.

“Nous sommes en deuil. J’ai perdu mon petit frère, et au site de la CECA 20, 3 autres sont morts : deux enfants et un majeur. Le total est de 4 morts”, a-t-il fait savoir. 

Zaburi Kisubi a, par ailleurs, souligné que le peuple autochtone pygmée éprouve des difficultés à s’adapter à la vie urbaine dans les sites de déplacés. Il appelle donc les autorités à faciliter leur retour en brousse.

“Ils sont morts des maladies. Merci aux autorités qui nous soutiennent. Nous voulons qu’elles finissent la guerre, pour que nous regagnions nos camps. Le climat peut aussi influencer les maladies aux sites”, a-t-il pensé. 

L’Hôpital général de référence d’Oïcha a confirmé ces décès. Lors d’un entretien, le médecin directeur a précisé que les nourrissons décédés étaient nés prématurés. Les causes des décès des adultes ne sont pas encore clairement établies, mais le docteur Jérôme Kambale Munyambethe promet de mener  des investigations sur cette question.  

Les pygmées décédés ont été inhumés dans le cimetière public de Matombo sur organisation des familles et le soutien des autorités locales. 

La bourgmestre de Oïcha a déclaré être informée de cette situation. Kavira Mwenge Eugénie a promis d’envoyer rapidement ses services sur place pour mieux comprendre le problème.                                                                                               

Samy Kitha

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