Butembo : des habitants en colère contre le déversement des eaux des fosses septiques de la prison de Kakwangura dans la rue
Des habitants des cellules Kavitero, Bel Air et Kasuka, en commune Vulamba sont en colère contre le déversement des eaux venant des fosses septiques de la prison urbaine de Butembo-Kakwangura. Depuis près de 5 ans, des matières fécales coulent de la prison, jusque dans le caniveau longeant de cette maison pénitentiaire, jusqu’à culminer dans une rivière située à Kavitero. Un danger sanitaire que courent les habitants, alerte-t-on dans les trois cellules.
Selon des habitants, que RADIOMOTO.NET a abordés, ce mercredi 27 novembre 2024, il est anormal que les autorités étatiques laissent longtemps couler cette saleté qui vient de la prison. Matières fécales, détritus ménagers et autres déchets décomposés ressortent de la prison et menacent la santé de plusieurs personnes, voire des animaux, dénoncent nos sources.
« Ces saletés coulent chaque jour. Nous avons déjà alerté les autorités, mais en vain. Ça nous dérange. Quand il pleut, ça se déverse dans des parcelles. On a déjà plaidé pour que cette situation soit palliée, mais en vain. Depuis que je suis né, cette saleté coule toujours dans nos cellules”, ont dénoncé un jeune homme d’une vingtaine d’années et une femme, qui se disent être quotidiennement gênés par les odeurs et d’autres conséquences parallèles.
Ce constat amer choque également l’ONG Prime Métal Mundu Ngawe. Le responsable de cette organisation, qui fait régulièrement le monitoring sur les conditions de vie des détenus à Butembo-Kakwangura, Kakule Prime Métal Mundu Ngawe, estime que la solution à cette situation devrait être le désengorgement de cette prison, la vidange régulière des fosses septiques locales ou la construction d’une nouvelle prison ailleurs que dans la ville.
“Ça risque de contaminer la population. Ça handicape, d’ailleurs, la réputation de la ville. Que les autorités étudient des mécanismes pour canaliser ces saletés. Quand il pleut, c’est horrible. Tout se déverse dans les habitations avec tous les risques sanitaires”, a-t-il interpellé.
Un ingénieur, que nous avons abordé sur le même sujet, estime que les autorités devraient penser à la construction des puits perdus pour recevoir tous les déchets de la prison que de les déverser dans la communauté. Mais, selon lui, il faut de l’espace. D’où son option pour la construction d’une prison conforme ailleurs que près de la population.
Pendant ce temps, la population et la direction de la prison disent avoir déjà alerté l’autorité urbaine quant à situation.
Spécialement, les habitants menacent d’effectuer un sit-in sans retour à la prison urbaine de Butembo-Kakwangura, d’ici début 2025.
Actuellement, la prison urbaine de Butembo-Kakwangura héberge 1.300 détenus, des femmes et des hommes. Ces daltons urgent l’alimentation, la santé, pour ne citer que ces besoins. Ce mois de novembre 2024, au moins 10 détenus sont morts, faute de santé.
Patrick Kalungwana