Butembo : Me Maggy Panza appelle à une implication commune dans la lutte contre la prolifération des maisons de tolérance 

Le combat contre le fléau des maisons de tolérance, communément appelées « QG » demande la contribution de tous les membres de la communauté en commençant par les parents, les autorités et les corporations des enfants. C’est une interpellation de Maître Maggy Panza, membre du collectif des Femmes juristes pour les droits de la femme et de l’enfant (FJDF), qui s’est confié à RADIOMOTO.NET, ce mardi 10 décembre 2024. 

Elle s’en est exprimée à l’occasion de la fin de la campagne de 16 jours d’activisme contre les Violences basées sur le genre (VBG). Maître Maggy Panza trouve inquiétante la prolifération des QG à Butembo et dans d’autres localités des territoires de Beni et Lubero

Elle a égrainé plusieurs infractions qui se commettent autour de ce commerce de la débauche. Elle a beaucoup insisté sur le viol des filles mineures qui tue, selon ses termes, la société actuelle et rend sombre l’avenir des enfants.

“Ces QG entrent dans l’infraction qu’on appelle souteneur et proxénétisme. C’est une infraction punie par la loi ; une activité illicite de facilitation de la débauche d’une personne. C’est par exemple le fait d’aménager une maison pour en faire la débauche, la prostitution. Il y a aussi l’activité illicite d’exploitation de la débauche d’une personne. Une triste réalité : ce sont les enfants de moins de 18 ans qui sont dans les QG”, a-t-elle regretté. 

Pour mettre fin à ce phénomène, Maître Maggy Panza interpelle les parents de bien assumer leur rôle d’éduquer et de protéger leurs enfants. En plus, elle appelle la Justice à s’impliquer dans l’éradication de ces maisons de tolérance. Elle cite le Procureur pour le Parquet civil et l’auditeur pour le parquet militaire qui peuvent se saisir d’office de ce dossier, afin de fermer ces maisons de tolérance et de punir leurs tenanciers.

“Ça doit vraiment interpeller tout parent conscient. L’enfant, même si en dehors du toit parental, doit bénéficier de la visite des parents. Si le parent constate que son enfant est en train d’être utilisé pour des activités illicites, il a le droit de venir se plaindre. Le parent a la responsabilité d’éduquer l’enfant. Nous avons des instances judiciaires. Des enquêtes sur des QG ont été menées, mais aucune réaction de la part de la Justice”, a-t-elle regretté. 

Maître Maggy Panza sensibilise les enfants d’écouter leurs parents, de les obéir et d’abandonner toute activité pouvant les conduire à la débauche. Cette femme juriste leur rappelle que la vie peut se gagner autrement par l’entremise, par exemple, de l’agriculture et les petits commerces.

Kakule Kilumbiro

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