Joseph Kabila accuse Tshisekedi d’avoir « détruit » la RDC

Joseph Kabila, président honoraire de la République démocratique du Congo, accuse son successeur de destruction de l’armée et de tout l’appareil sécuritaire du pays. Il s’est exprimé vendredi 23 mai 2025 lors d’une adresse à la Nation, un discours de 45 minutes diffusés sur internet.
Parlant de la situation sécuritaire, Joseph Kabila a indiqué qu’elle est partout préoccupante, dans les campagnes comme dans les grandes agglomérations. Il a cité notamment au Nord et Sud-Kivu, en Ituri, au Maniema, au Tanganyika, au Haut Katanga et au Mai-Ndombe, province voisine de Kinshasa. Il regrette le sang des compatriotes civils et militaires qui continue à couler gratuitement du fait de l’intolérance et d’un terrorisme d’Etat de la part des gouvernants actuels.
“Le sang de nos compatriotes civils et militaires, valeureux officiers et soldats des rangs, mais aussi députés, éminents membres de la société civile ou de partis politiques, a ainsi abondamment et gratuitement coulé. Du fait de l’intolérance, du cynisme, voire pire, d’un terrorisme d’État, pratiqué dans un seul et unique dessin, l’abus du pouvoir pour le pouvoir”, a-t-il dénoncé.
Joseph Kabila a invoqué les détenues de Makala tué dans la nuit du 1er au 02 septembre 2024, un acte qu’il qualifie de crime contre l’humanité ainsi que l’attaque des membres de la secte mystico-religieuse Wazalendo de Goma.
Pour Joseph Kabila, la faiblesse de l’appareil sécuritaire est conséquence de la mauvaise gouvernance du pays caractérisé par une formation bâclée et un recrutement sur des bases ethniques.
“Cette déliquescence de la situation sécuritaire est due à la mauvaise gouvernance du pays qui, dans ce secteur, est aujourd’hui caractérisée par une formation militaire bâclée. Des recrutements et mises en place ethniquement motivés, ainsi que par l’emprisonnement sans jugement, aussi bien de plusieurs militaires et officiers de haut rang que des agents de l’ordre et de sécurité, majoritairement swahiliphones”, a-t-il fustigé.
Le président honoraire de la RDC renchérit que l’État a perdu le monopole de la violence légitime et le maintien de l’ordre public et de la tranquillité nationale ont carrément disparu au détriment des groupes armés. Pendant ce temps, l’armée est vilipendée alors que c’est son commandement et de sa prise en charge qui cause problème, a dit l’ancien président.
“Et comme si cela ne suffisait pas, l’armée nationale est vilipendée, conspuée et tournée en dérision par les autorités qui n’assument jamais rien alors qu’elles sont censées veiller à sa consolidation et à sa respectabilité. Pour les avoir formés, commandés et conduits au front, je connais nos soldats, boucs émissaires aujourd’hui, de tous les comptes de performance enregistrés sur les champs de bataille. Ils ne sont pourtant pas intrinsèquement moins bons, moins nationalistes et moins loyaux. Ce qui a changé entre temps, c’est la qualité du commandement et de leur prise en charge”, a-t-il affirmé.
Joseph Kabila a parlé plusieurs autres points qui concernent la vie nationale, alors que ces immunités ont été levées par le Sénat afin qu’il soit poursuivi devant la justice.
La Rédaction