RDC : “Joseph Kabila a réagi sous émotion” (Me Isaac Mutanga)

Le sénateur Joseph Kabila a réagi sous l’émotion au vu des décisions déjà prises par le gouvernement de la République démocratique du Congo contre sa personne. C’est ce que pense maître Isaac Mutanga, analyste politique de la ville de Butembo. Il l’a dit samedi 24 mai 2025 au cours d’un entretien avec RADIOMOTO.NET.
Cet analyste indépendant rappelle que la crise sécuritaire et politique actuelle au pays est la conséquence directe de l’accord entre Kabila et Tshisekedi. D’après maître Isaac Mutanga, Joseph Kabila a finalement réagi suite aux poursuites judiciaires à la base de la levée de ses immunités en tant que sénateur à vie.
Par rapport au vœu d’apporter sa pierre dans le changement de la situation actuelle du pays, notre source pense qu’il est difficile pour Joseph Kabila parce qu’il fait déjà partie de l’opposition armée au pays. Il demande à l’ancien président d’influencer, plutôt, la coalition de l’AFC/M23 à baisser les armes contre la République.
“Il a eu à soutenir indirectement la rébellion, ou du moins l’agression de la RDC. Il prenait ça comme de la blague et maintenant voilà que la réalité est toute autre, et la réaction est forte de la part du régime. C’est une réaction sous émotion qu’il faut prendre avec des pincettes. Il faut qu’on puisse savoir avec quelle posture il va participer à trouver solution au problème actuel au pays. Dans le chef du pouvoir, il fait partie de l’opposition armée. Donc, c’est un type à classer dans l’ordre de Nangaa et consorts. Comment est-ce qu’il va apporter la solution ? Il va influencer Nangaa pour qu’il puisse baisser les armes ou il va y aller de quelle manière ? Parce que c’est le Rwanda qui décide, et l’AFC exécute”, a-t-il analysé.
L’analyste Isaac Mutanga signale que ce discours est une façon pour Joseph Kabila de créer l’amalgame dans l’opinion publique en revenant sur la vie actuelle du pays. Il pourrait, selon lui, préconiser un dialogue pour parler des questions internes tout en condamnant l’agresseur.
“Il faut d’abord foutre l’ennemi dehors et s’il faut traiter les questions internes, on les traite entre nous Congolais. Et non profiter de l’agression de notre pays pour dire voilà au pays, il y a des problèmes. Il a géré le pays pendant 18 ans. Est-ce qu’on peut dire que le pays a connu de grandes choses ? Absolument non. Mais les pratiques mafieuses qui se poursuivent, qui s’amplifient sur le régime de Félix, mais ils trouvent racines dans son régime. Donc pour dire qu’il n’a pas des leçons à donne. Sous Kabila, on gazait les gens dans les églises parce que seulement, ils réclamaient des élections”, a-t-il rappelé.
Joseph Kabila dit avoir brisé le silence au vu de l’ampleur des crises en République démocratique du Congo sur plusieurs plans. À l’instar : politique, sécuritaire et économique.
Glodi Mirembe