A Butembo, la délégation du PAM se réserve de commenter  la question de son riz avarié

La délégation du Programme Alimentaire Mondial, PAM, est déjà à Butembo. Notre reporter l’a rencontrée au bureau de l’Office Congolais de Contrôle, OCC. Elle n’a pas voulu commenter cette question de 280 tonnes de riz, cargaison qui serait nuisible à la consommation humaine. La Véranda Mutsanga exige l’incinération et la société civile appelle le PAM à demander pardon.

« Nous travaillons avec l’OCC. Posez-lui la question. Nous ne vous disons rien », a laissé entendre un membre de la délégation du PAM. Lorsque notre reporter a voulu insister, il a vu son interlocuteur s’empresser dans sa voiture et fermer la portière. Et c’était la fin de l’entretien de moins de 30 secondes.

Dans une note verbale signée le 18 février 2020, le Programme Alimentaire Mondiale trouve l’occasion de rappeler le paragraphe 2 de l’article 5 de l’Accord de base signé entre lui et le Gouvernement congolais. La disposition stipule : « Les biens du PAM où qu’ils se trouvent et quel qu’en soit le détenteur, jouissent des immunités prévues par les dispositions pertinentes des Conventions ».

En parlant de l’inviolabilité de ses installations, le PAM invite la commission urbaine chargée de la destruction des déchets et produits avariés de Butembo à adresser sa requête au Ministère des affaires étrangères pour toutes les clarifications utiles qu’il souhaiterait avoir par rapport au courrier avec pour objet « Enquête autour du riz avarié en ville de Butembo/avis de visite ».

En réagissant au bulletin d’analyse de l’OCC, le PAM aurait souhaité qu’on mène une contre-expertise. La démarche prévoit que le contestataire choisisse la structure qu’il souhaite neutre. Et dans le cas d’espèce, il faudra que le PAM indique là où il veut que ce deuxième  examen se passe. Et cela doit se faire sous les yeux des laborantins de l’OCC qui ont déjà conclu que la cargaison concernée est impropre à la consommation.

Ce n’est pas pour la première fois que l’OCC Butembo analyse le riz du PAM. Dans un passé récent, trois autres cargaisons du PAM ont été analysées par l’OCC Butembo qui les avaient déclarées bonnes pour la santé. C’est pourquoi une source dans les couloirs du bureau de l’OCC ne comprend pas comment le PAM ne veut pas comprendre. Les choses deviennent encore plus compliquées lorsqu’il faut demander d’où serait venu ce riz et quels documents l’avaient accompagné jusqu’à Butembo.

La Véranda Mutsanga exige l’incinération

La Véranda Mutsanga plaide pour la destruction du riz du PAM déjà prouvé impropre à la consommation humaine. Ceci ressort de sa déclaration de presse rendue publique ce jeudi 20 février 2020. Dans ce document déposé ce même jour à notre Rédaction, ce groupe de pression exige que cette cargaison soit détruite dans  48 heures. Il demande au Programme Alimentaire Mondial de demander pardon à la population.

Le PAM doit demander pardon (Société civile)

La coordination provinciale de la société civile au Nord-Kivu demande aux autorités de prendre au sérieux la question du riz impropre à la consommation. Dans son message, le vice-président des forces vives invite le PAM à demander pardon à la communauté de Beni-Butembo, indemniser tous ceux qui auraient déjà consommé de ce riz et se retirer du milieu parce que dans les conditions actuelles, PAM s’afficherait dangereux. Mais, Edgar KATEMBO MATSEO pose comme préalable à des examens sérieux qui remettent en question la qualité de ce riz. Il invite la population au calme en attendant la dernière décision qui sera prise dans cette affaire.

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