Nord-Kivu : un groupe Maï-Maï sème la terreur dans plusieurs villages du territoire de Lubero 

La société civile, coordination territoriale de Lubero dans le Nord-Kivu, dénonce l’expansion du groupe Maï-Maï Force Yira/Kifagiyo. Au cours d’une interview avec Radio Moto Butembo-Beni lundi 11 octobre 2021, son Président fait constater que ce groupe fait tâche d’huile sur le territoire de Lubero. Une situation qui contraste avec le processus de démobilisation et de désarmement des groupes armés.

Selon Muhindo Katsongo Georges, les membres du groupe Maï-Maï Force Yira/Kifagiyo se sont installés à Kivale dans le territoire de Lubero. Ce village est situé à une vingtaine de kilomètres de Lubero-centre sur la route Kasugho. Muhindo Katsongo Georges se désole ainsi de la résurgence des groupes armés dans le territoire de Lubero. Il interpelle ainsi le gouvernement sur son rôle à sécuriser la population.

“La population n’a besoin que de la paix. Ces groupes armés devraient se ressaisir et comprendre que ce n’est plus le moment de continuer leur activisme ou de créer des nouveaux groupes, mais plutôt de construire la paix et la sécurité. De deux, les forces vives interpellent les tenants du pouvoir qui devraient accélérer le processus pour que la paix soit une question primordiale à leur niveau. Le gouvernement, comme je l’ai dit, doit faire tout son mieux. Il a des experts en cette matière”, a-t-il rappelé.

Des sources crédibles indiquent qu’au moins 30 miliciens du groupe Yira Kifagiyo sont à Kivale. Ils sont munis des armes blanches et à feu. A ce sujet, des autorités administratives du territoire de Lubero appellent la population au calme et à faire confiance aux forces de sécurité et de défense de la RDC.

Le groupe armé Force Yira/Kifagiyo a fait parler de lui depuis la semaine dernière en groupement Manzya de la chefferie des Baswagha en territoire de Lubero. Il a attaqué des positions militaires à Katanga, à Maeba voire à Mukondo. Des morts et des blessés ont été enregistrés. Le pillage des biens et le déplacement des habitants ont aussi été rapportés. Les miliciens du groupe Force Yira/Kifagiyo sont fidèles à un certain Ndelendele, général autoproclamé.

L’espoir est-il permis ?  

Tomy Tambwe, coordonnateur du programme DDRCS. Ph. John Tsongo, Correspondant Radio Moto Butembo-Beni à Goma

L’activisme de ce groupe armé contraste avec l’arrivée du coordonnateur du programme de Démobilisation, Désarmement, Réinsertion Communautaire et Stabilisation (DDRCS) à Goma, lundi 11 octobre 2021. Tomy Tambwe a tout de suite annoncé le début des travaux consécutifs à ce programme à travers la province. Devant la presse juste à sa descente d’avion, le patron du DDRCS a plutôt rassuré quant à la prise en charge correcte des rendus.

« Parmi les activités de ce programme, il y a la prise en charge des rendus », a-t-il indiqué.

Le président de la jeunesse intercommunautaire du Nord-Kivu, Benjamin Mushunganya, salue l’arrivée de Tomy, qui rime avec le début de la démobilisation et désarmement des anciens combattants, “salutaire pour la paix en province”.  Même sentiments pour le président des groupes armés en province, Monsieur Désiré Ngabo, qui indique pour autant, que les groupes armés attendaient impatiemment cette action.

En revanche, des remous font la vedette dans les camps tant de la société que de la LUCHA. Pour cette dernière, Tomy Tambwe fait partie du problème sécuritaire du Nord-Kivu et de l’Est de la RDC en general. Par conséquent, il est la personne non grata, pour assumer les responsabilités qui lui sont aujourd’hui confiées.

« Il était dans la rébellion AFDL avant le RCD et puis le M23. Il a été en 2012 dans une rébellion à partir du Rwanda pour viser la balkanisation du Congo. On ne peut pas se garantir de sa bonne foi », lance Stewart Muhindo, militant de la LUCHA, section de Goma.

Nommé depuis 3 mois environ pour conduire la barque du programme de démobilisation, désarmement réinsertion communautaire et stabilisation DDRCS, Tomy Tambwe a bénéficié plus de contestations que des soutiens, de la part des forces vives Congolaises et mouvements citoyens. Saura t-il mener à bon escient la barque du DDRCS sous ce volumineux contraste ?

La Rédaction

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