Butembo : tête-à-tête entre “autorités et couches sociales”, des questions sécuritaires au centre des échanges
Les autorités de Butembo, à différents niveaux, et les représentants des couches sociales de cette ville étaient en table ronde, le lundi 17 octobre 2022. L’activité a vécu en salle polyvalente de l’hôtel Versailles. Les échanges ont tourné autour de « La cohabitation pacifique civilo-militaire et les autorités locales pour atténuer la justice populaire ».
Les parties prenantes ont fait constater que la justice populaire ou vengeance privée n’épargne personne, ces jours. Militaires, policiers, administratifs et civiles, tous deviennent de plus en plus victimes de ce fléau.
En comprenant les causes de la justice populaire, les participants ont cité des raisons endogènes et exogènes, récapitule Frank Mukenzi, Président du Conseil urbain de la jeunesse.
« Les jeunes sont eux-mêmes à la base de cette justice populaire où on a essayé de citer certaines causes notamment l’ignorance. La mobilisation communautaire de la foule ou bien des jeunes sur un problème sans savoir gérer cette foule. Les causes exogènes ce sont celles-là qui ne dépendent pas de la population. Là où on peut dire la défaillance des autorités. On a touché même la justice, on a touché les bonnes relations entre les éléments », a-t-il déclaré.
Le retard de l’intervention de l’armée a largement été commenté comme mobile de la justice populaire à Butembo. En reconnaissant cela, qui n’arrive pas toujours, le commandant ville de la PNC a défendu.
Le Chef de la police de Butembo a parlé des problèmes de moyens et de l’urbanisation qui ralentissent les interventions.
« La Police n’arrive pas toujours en retard. Si on informe la Police, elle arrive. On tient aussi compte des moyens. Quand nous avons des moyens, les véhicules sont là. La population s’occupe à incendier ces véhicules. Pourquoi aimé une chose et son contraire ? Si la police arrive en retard, on voit le nombre des véhicules que nous avons. Vous savez que la ville de Butembo est plus vaste que celle de Goma et celle de Beni. En plus de cela, nous nous butons à un problème d’urbanisation. La ville n’est pas urbanisée. On nous appelle mais c’est difficile de savoir l’endroit, on manque s’il s’agit de quelle avenue, quelle cellule. Déjà c’est compliqué », a-t-il démontré.
La vie humaine étant sacrée, la table ronde a émis certaines recommandations afin que la vengeance privée soit minimisée. Le maire de Butembo a conseillé le respect de la dignité humaine et la lutte contre l’alcoolisme et les drogues dont les effets conduisent les jeunes à commettre des incivilités.
La police a sensibilisé à toujours patienter l’intervention des services attitrés de juger pour ne pas perdre les traces de vérité. Le Conseil urbain de la jeunesse a plaidé pour une éducation à la citoyenneté sur l’interdiction de la justice populaire.
Les confessions religieuses ont préconisé la crainte de Dieu dont l’homme est l’image. Ces recommandations et plusieurs autres seront suivis par un comité constitué à la fin de l’activité. Une activité réalisée par le conseil urbain de la jeunée et la Ligue pour la réhabilitation et la réintégration au Congo, une structure de protection communautaire.
Patrick Kalungwana