Nord-Kivu : un mouvement citoyen déplore la « défensive » de l’armée dans la traque des ADF

Les comportements de militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) sur différentes lignes de front à l’ouest de la ville de Butembo notamment à Mathembe ne favorisent pas le mariage civilo-militaires. C’est une interprétation du mouvement citoyen Antigang au lendemain des exactions commises par les soldats congolais dont les assassinats des civils et les pillages des biens de la population dans les localités de Mathembe, Kitovo, Materete et au marché Bwanandeke en ville de Butembo.

Dans une interview accordée à RADIOMOTO.NET le mercredi 26 octobre 2022, le porte-parole de ce mouvement trouve que cette façon de faire n’honore pas les militaires qui servent sous le drapeau national.

Le mouvement Antigang ne comprend pas comment les FARDC sont plus vigilants quand il s’agit d’un groupe Maï-Maï alors « qu’elles n’arrivent pas à poursuivre les ADF dans leurs cachettes ».

« La mesure portant état de siège montre que l’armée doit combattre tous les groupes armés. Mais, nous en tant que population on voudrait qu’il y ait une particularité sur le génocidaire qui sont en train d’écumer les gens ; surtout dans l’Ouest, le Nord, à Beni et en Ituri. Nous, on pensait que les FARDC devraient s’y concentrer. Il est quand-même aberrant que les FARDC ont une capacité très élevée quand il s’agit des Maï-Maï. Mais, quand il s’agit des ADF il y a la défensive. Nous pensons que c’est une façon de détourner l’attention de la population qui s’attendait à des résultats du côté des ADF », a-t-il analysé.  

Tout en déplorant cette sélectivité dans la traque des groupes armés Maï-Maï, le mouvement antigang s’interroge sur la relation entre le groupe Maï-Maï UPLC-NDC et les FARDC.

Le porte-parole du mouvement Antigang pense que ce groupe Maï-Maï devra être traqué comme d’autres pour autant qu’il élargit son rayon d’action et commet des multiples exactions contre les populations civiles.

« Il faut souligner que ces gens qui sont cantonnés à Kalunguta sont en train de montrer leur capacité de nuisance, en élargissant leurs exactions vers l’Ouest. Parce que ce sont eux qui sont en train de contrôler Muhangi, Vuyinga, Katanga. Ils sont finalement aux portes de Musienene. On ne sait plus comprendre comment un groupe en cantonnement devrait rester armé ! », s’est-il exclamé.

Depuis plus d’un mois la ville de Butembo fait face à une insécurité grandissante provoquée par les affrontements entre les FARDC et les miliciens Maï-Maï.

Kakule Kilumbiro

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